La session plénière de la deuxième phase de la COP15 à Montréal
La deuxième phase de la 15e réunion de la Conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) s’est déroulée avec succès à Montréal, au Canada, à la fin de l’année 2022. Dans la continuité du thème « Civilisation écologique : construire un avenir partagé pour toute la vie sur Terre » de sa première phase en octobre 2021, la réunion a adopté, après des négociations, un accord intitulé le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal. Ambitieux, pragmatique et équilibré, cet accord historique a inclus une voie pour les informations sur le séquençage numérique (ISN) des ressources génétiques et a décidé de créer un nouveau fonds pour la biodiversité. Afin d’assurer une vie en harmonie avec la nature d’ici à 2050, la convention a proposé un nouveau plan pour la gouvernance mondiale de la biodiversité. Qualifiée d’« Accord de Paris sur la biodiversité » par la communauté internationale, elle guidera la lutte contre le déclin de la biodiversité dans le monde.
Une forte impulsion politique donnée par les dirigeants chinois et français
En octobre 2021, lors de la première phase de la COP15 à Kunming, en Chine, le président chinois Xi Jinping et le président français Emmanuel Macron ont prononcé par vidéo leurs allocutions. Ils ont appelé la communauté internationale à renforcer la coopération et à mener des actions mondiales, afin de former une synergie politique au plus haut niveau pour la gouvernance mondiale de la biodiversité.
En novembre 2019 déjà, lors de la visite d’État de M. Macron en Chine, les deux dirigeants ont lancé conjointement l’Appel de Pékin sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique. À cette occasion, ils ont souligné leur soutien à la COP15 ainsi qu’à l’élaboration et à la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020. Ce cadre se veut à la fois ambitieux et pragmatique, et fait de la conservation de la biodiversité et du changement climatique des domaines prioritaires de coopération.
Depuis le début de la pandémie, bien que les visites mutuelles n’aient pas pu avoir lieu, les dirigeants chinois et français ont maintenu des échanges étroits. Les sept entretiens téléphoniques entre MM. Xi et Macron ont souligné à plusieurs reprises l’adhésion au multilatéralisme, le renforcement de la coopération sur la conservation de la biodiversité et la promotion d’une COP15 réussie. En mai 2022, les deux dirigeants ont inclus davantage la conservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique dans les domaines clés de la coopération bilatérale des cinq prochaines années.
Les déclarations unanimes des présidents sur la gouvernance de la biodiversité ont exhorté toutes les parties à travailler ensemble dans la perspective de la survie durable et du développement à long terme de toute l’humanité. Elles reflètent le sens des responsabilités et les actions pratiques des deux pays, et ont donné une forte impulsion politique à la tenue de la COP15 et à la conclusion du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal. Elles ont donné un signal positif à la communauté internationale sur la gouvernance environnementale et le développement durable.
Lors de la dernière conférence de presse de la deuxième phase de la COP15, le président de la COP15 et le ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement Huang Runqiu (2e à d.), la secrétaire générale adjointe des Nations Unies et directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement Inger Anderson (2e à g.), le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault (1er à d.), et le secrétaire exécutif adjoint de la Convention sur la diversité biologique David Cooper se félicitent du succès de la conférence, le 20 décembre 2022.
Un nouvel exemple de multilatéralisme
Après plus de trois ans de négociations, le Cadre adopté à la COP15 propose quatre objectifs à long terme et 23 objectifs d’action. Ces objectifs concernent les écosystèmes, les espèces biologiques et les ressources génétiques. Le Cadre a intégré la biodiversité à l’essentiel des instances gouvernementales à tous les niveaux et de tous les secteurs industriels, encourageant une participation pangouvernementale et de toute la société. S’appuyant sur l’expérience acquise en matière de fixation des objectifs mondiaux sur la biodiversité, il a adopté un ensemble de documents sur le cadre du suivi, l’élaboration des rapports, les mécanismes de révision, la mobilisation des ressources, le renforcement et le développement des capacités, la coopération scientifique et technologique, et l’ISN des ressources génétiques. Le Cadre a mis l’accent sur les mesures de soutien financier, technologique et de renforcement des capacités pour les pays en développement. Ainsi, il a non seulement fixé des objectifs pour la gouvernance mondiale de la biodiversité, mais aussi précisé le chemin à suivre pour les atteindre.
À l’heure actuelle, les répercussions du COVID-19 continuent, l’économie mondiale est ralentie, les contradictions Nord-Sud sont mises en évidence, les conflits géopolitiques et régionaux s’intensifient. Face aux défis majeurs pour la paix et le développement dans le monde, la COP15 a surmonté les difficultés en matière de diplomatie multilatérale. Après quatre ans de consultations difficiles, une impasse de plus de dix jours et un jeu intense au cours de la phase finale, plus de 190 parties sont finalement parvenues à un consensus sur la gouvernance mondiale de la biodiversité. Selon certains médias, ce résultat historique, qui a dépassé le domaine de l’environnement écologique, constitue un nouveau modèle dans la situation internationale actuelle pour parvenir à l’équité et à la justice, combler le fossé entre les pays développés et les pays en développement, et traiter de manière appropriée les relations entre la protection de l’environnement et le développement. En outre, il stimule la résolution des problèmes planétaires par le biais du multilatéralisme.
Ce succès est indissociable des échanges efficaces et des collaborations étroites entre la Chine et la France. Le ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement Huang Runqiu a beaucoup échangé avec les responsables du ministère français de la Transition écologique et solidaire, pour trouver des solutions opérationnelles. Les représentants des deux parties ont maintenu une communication étroite tout au long du processus de négociation, en étudiant conjointement les stratégies de négociation, maîtrisant le rythme et la direction des négociations et en exerçant leur leadership respectif dans le domaine de gouvernance environnementale mondiale. Ils ont également communiqué à plusieurs reprises avec les principales parties prenantes sur des sujets de divergence, et les ont encouragés à aller dans le même sens, pour faire avancer la COP15 vers les résultats attendus.
De nouvelles possibilités de coopération
En 2015, l’Accord de Paris a été adopté. En 2019, l’Appel de Pékin sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique a été publié, proposant de renforcer les efforts conjoints sur le lien entre changement climatique et biodiversité, et de travailler avec d’autres dirigeants politiques, afin d’apporter une réponse mondiale efficace au changement climatique et à la perte de la biodiversité. L’année dernière, le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal a été adopté. La Chine et la France ont pour mission de promouvoir la gouvernance environnementale mondiale. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et représentants influents des pays en développement et des pays développés, la Chine et la France ont la responsabilité de pousser la communauté internationale à réaliser un développement plus équitable et durable.
L’adoption du Cadre est due aux efforts communs des pays participants de la COP15 et est le point de départ pour la gouvernance mondiale de la biodiversité. Sa mise en œuvre et la réalisation de tous ses objectifs représentent un véritable défi pour la communauté internationale. Cela nécessite des mesures efficaces, des actions pragmatiques et un esprit de solidarité. La Chine et la France doivent faire jouer leurs avantages et leur influence, maintenir la dynamique des négociations du Cadre, promouvoir un engagement politique de haut niveau, pratiquer un véritable multilatéralisme, assurer la solidarité internationale et favoriser la coopération internationale, renforcer le lien entre la conservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique, apporter le soutien nécessaire aux pays qui en ont besoin, travailler pour réaliser les Objectifs de développement durable 2030, et construire une communauté de destin pour l’humanité et un avenir commun à toutes les formes de vie.
*GUAN JING est gestionnaire principal de programme de la Division de la Convention sur la biodiversité du Centre de coopération environnementale internationale au ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement.