Chine-France

La coopération économique et commerciale sino-française en plein essor
By CAI CHUN* | Dialogue Chine-France | Updated: 2024-07-10 15:00:00

Le 15 avril, la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières a approuvé la création de BNP Paribas Securities (China) investie à 100 % par BNP Paribas. Il s’agit de la quatrième société de courtage entièrement étrangère en Chine, après JP Morgan Securities, Goldman Sachs Securities et Standard Chartered Securities. L’accélération de l’entrée du capital financier français sur le marché chinois est un autre exemple de l’approfondissement et de la concrétisation des échanges économiques et commerciaux bilatéraux entre la Chine et la France et de l’expansion continue des domaines de coopération. 

Renforcer la coopération dans les secteurs traditionnels 

La France compte plus de 2 000 entreprises en Chine qui emploient plus de 300 000 salariés. Elles innovent, établissent des centres de R&D et investissent dans l’écosystème d’innovation chinois via la coopération dans la recherche ou avec des start-up. Selon Bertrand Lortholary, ambassadeur de France en Chine, les entreprises françaises estiment dans leur majorité que le marché chinois offre un grand potentiel, comme en témoigne la présence de 140 exposants français lors de la 6e Exposition internationale d’importation de Chine en 2023. 

Espace de la société française GL Events au CIFTIS à Beijing, le 4 septembre 2023 

Selon les statistiques du ministère du Commerce, les investissements réels de la France en Chine ont bondi de 585,8 % entre janvier et février 2024, ce qui témoigne des résultats de l’optimisation de l’environnement des affaires par la Chine et de l’optimisme continu des entreprises françaises à l’égard du marché chinois. Le 8 avril, le ministère du Commerce chinois a organisé deux tables rondes d’entreprises françaises « Investir en Chine » à Paris, réunissant 25 entreprises françaises, dont BNP Paribas, Sanofi, Veolia et Suez, ainsi que la Fondation Prospective & Innovation et des représentants de l’Association d’investissement Europe-Chine et d’autres cercles d’affaires. Ils ont fait savoir qu’en comprenant mieux l’environnement commercial de la Chine et les politiques et mesures visant à attirer les investissements étrangers, elles avaient renforcé leur confiance dans les investissements et le développement en Chine, et qu’elles étaient prêtes à continuer à mieux comprendre et à investir dans ce pays. 

En fait, depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques il y a 60 ans, la Chine et la France sont attachées au gagnant-gagnant, et leur coopération économique et commerciale est devenue de plus en plus étroite. Elles ont insisté pour agrandir le gâteau, rassemblant les forces de la coopération et partageant les opportunités de développement par le biais de l’ouverture. Aujourd’hui, la France est le troisième partenaire commercial de la Chine et la troisième source d’investissements réels chinois dans l’UE. La Chine est le premier partenaire commercial de la France en Asie et son septième partenaire commercial dans le monde. 

La coopération économique et commerciale sino-française présente les avantages de la complémentarité. La Chine possède des avantages compétitifs dans la fabrication, les produits électroniques, les machines et les équipements. Ses appareils électroménagers ont un excellent rapport qualité-prix et sont particulièrement prisés par les consommateurs français. Les entreprises françaises de l’aérospatiale, de l’agriculture, de l’alimentation et du nucléaire civil notamment font preuve de grande vitalité sur le marché chinois, comme en témoigne Airbus, dont les appareils représentent la moitié du parc de l’aviation civile en Chine. « Des fermes françaises aux tables chinoises » est devenu l’emblème de la coopération sino-française. De plus en plus de produits agricoles français, des produits laitiers au porc en passant par le vin rouge, franchissent des milliers de kilomètres pour parvenir jusqu’aux foyers chinois. La coopération énergétique a une histoire de près de quatre décennies, de la construction de la centrale nucléaire de Daya Bay par la France, à la centrale nucléaire de Taishan co-construite par des entreprises des deux pays. 

Cap sur les secteurs émergents 

À l’avenir, la Chine approfondira son ouverture de haut niveau sur le monde extérieur. Tout en approfondissant les domaines de coopération traditionnels, la coopération économique et commerciale sino-française doit exploiter activement le potentiel de coopération dans les domaines émergents. 

Poursuivre le développement vert et prôner une vie bas carbone sont les objectifs communs de la Chine et de la France, qui ont également jeté de bonnes bases politiques et sociales pour le développement des industries vertes dans les deux pays. En mars de cette année, Fabrice Fourcade, président du Partenariat France-Chine Électricité et délégué général d’EDF en Chine, a publié un article affirmant que le marché chinois connaîtra une énorme demande d’électricité bas carbone dans les prochaines décennies. L’ensemble de l’écosystème des technologies vertes est plein de vitalité et innovant. Ces avantages ont fait de la Chine un aimant pour attirer les entreprises européennes du secteur de l’énergie bas carbone. 

Campagne de promotion de la marque française Sisley dans le grand magasin New World Daimaru à Shanghai, le 4 juin 2024 

Les politiques favorables de la Chine en matière d’économie verte et en faveur du bas carbone ont suscité un fort intérêt de la part des entreprises étrangères, qui comptent investir davantage en Chine. M. Fourcade estime que la France et la Chine ont les mêmes vues sur la structure énergétique à long terme. Le projet d’énergie éolienne offshore de Dongtai, co-investi et co-construit par des entreprises chinoises et françaises, a fait œuvre pionnière dans l’éolien offshore en coentreprise sino-étrangère en Chine. La coopération entre les deux parties dans les technologies d’énergies vertes comme les énergies renouvelables mérite également d’être explorée. 

La coopération dans l’innovation scientifique et technologique s’approfondit aussi. Les projets de coopération entre la Chine et la France dans les sciences et technologies de pointe progressent depuis quelques années. Par exemple, l’Institut national français de physique nucléaire et de particules participe activement au projet chinois d’expérience sur les neutrinos de Jiangmen. Les institutions de recherche scientifique de Chine et de France coopèrent également sur le projet de satellite astronomique SVOM pour détecter les sursauts gamma dans l’espace. Dans l’intelligence artificielle, la France dispose de fortes capacités et d’un solide vivier de talents dans les neurosciences numériques et computationnelles. Le président français Emmanuel Macron a également proposé de faire à l’avenir de la France une économie leader en matière d’intelligence artificielle en Europe, voire dans le monde. La Chine a accumulé une riche expérience en matière de mégadonnées et de modèles commerciaux, et il existe donc un énorme potentiel de coopération entre les deux parties. 

Les PME ne sont pas en reste dans l’approfondissement de la coopération bilatérale entre la Chine et la France. Il y a plus de 4,4 millions de PME (y compris les microentreprises) en France, qui représentent 99,9 % du nombre total d’entreprises et près de la moitié des emplois. Elles sont qualifiées de « petits géants » par le gouvernement français. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme auprès du ministre français de l’Économie, des Finances, de l’Industrie et de la Souveraineté numérique, a déclaré lors de sa visite en Chine en début d’année que ce « petit géant » disposait de nombreuses expériences et de technologies qui peuvent être échangées et partagées dans les domaines du tourisme, de l’agriculture, de la fabrication industrielle, de la mode, et de la création culturelle. L’objectif est de promouvoir les échanges et la coopération entre les PME des deux côtés et de pénétrer les marchés de l’autre. 

La coopération économique et commerciale sino-française présente des perspectives prometteuses. Du moment que les deux parties gardent l’esprit de coopération pragmatique et obtiennent des bénéfices mutuels et des résultats gagnant-gagnant, et que chacun y trouve un avantage, la coopération économique et commerciale entre les deux pays n’en sera que plus fructueuse. 

*CAI CHUN est journaliste au Economic Daily 

 

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