Les médaillées en patinage artistique lors de la 1re édition des JO d’hiver de Chamonix, le 30 janvier 1924 

Le Comité français Pierre de Coubertin, que je préside, a pour vocation de promouvoir l’héritage de son illustre compatriote.

Bien des tentatives de restauration des Jeux eurent lieu, dans bien des pays, y compris en France, à Paris. Avec l’organisation des Jeux olympiques de 2024, Paris s’inscrit dans une tradition qui remonte à… la Révolution ! Pour célébrer la fondation de la Première République française née le 22 septembre 1792, la Convention ne propose rien de moins que de rénover les JO ! Le 22 septembre 1796 a lieu la « Première Olympiade de la République » devant 200 000 personnes rassemblées sur le Champ de Mars. Une seconde édition olympique aura lieu en 1798. Les dirigeants révolutionnaires envisagent même de convoquer l’Europe à ces fêtes, mais Napoléon inversera le cours des événements… Dès la naissance balbutiante du sport moderne se tiennent à nouveau des Jeux olympiques, c’est le cas, à partir de 1832 au séminaire du Rondeau, en France, près de Grenoble, et un certain Henri Didon, le futur père de la devise olympique, y remportera trois titres en 1855.

Mais les tentatives sont éphémères et pourtant, Pierre de Coubertin, le 25 novembre 1892 lors d’une conférence internationale à l’Université de la Sorbonne à Paris, dans le cadre du cinquième anniversaire de l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques, prend la parole pour appeler à « cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux olympiques ».

L’athlète français Georges André prête le serment olympique aux JO d’été de Paris, le 5 juillet 1924. 

Mais la proposition n’est pas prise au sérieux. Pierre de Coubertin cherche des soutiens pour faire aboutir son projet. Il convoque du 18 au 23 juin 1894, toujours à la Sorbonne, un congrès international pour mettre à nouveau le rétablissement des Jeux olympiques à l’ordre du jour. Cette fois le congrès approuve « le rétablissement des Jeux olympiques sur des bases conformes à la vie moderne ». Participant à ce congrès, les délégués officiels représentant treize pays (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Grèce, Russie, Belgique, Suède, Espagne, Italie, Hongrie, Bohême, Pays-Bas, Australie) créent le Comité international olympique le 23 juin 1894 : l’entreprise a réussi, Pierre de Coubertin est le créateur des Jeux olympiques modernes.

Pierre de Coubertin a donc réussi, là où tant d’autres ont échoué, pourquoi ?

Parce qu’il a donné aux Jeux olympiques une âme : l’olympisme, qu’il définit comme une « philosophie de vie qui met le sport au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ».

« Les Jeux olympiques ne sont point de simples championnats mondiaux mais bien la fête quadriennale de la jeunesse universelle », c’est grâce aux principes fondamentaux de la Charte olympique que plus de deux cents nations se rassemblent pour fraterniser à cette occasion.

Le discours de Pierre de Coubertin du 25 novembre 1892 est retenu comme le texte fondateur, vous avez bien raison de le fêter car il nous offre l’olympisme comme une culture universelle de la fraternité.

*ANDRÉ LECLERCQ est président du Comité français Pierre de Coubertin et ancien vice-président du Comité national olympique et sportif français.