Le vieux quartier de Xiping à Songyang a une histoire millénaire. La plupart des bâtiments à un étage ont été construits sur une période s’étalant du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Ce quartier riche d’une forte atmosphère culturelle est le mieux conservé de Lishui, voire même du Zhejiang. Le district de Songyang rappelle la célèbre œuvre picturale La Fête de Qingming au bord de la rivière. 

Il reste encore quelques ateliers de forgerons dans le vieux quartier de Songyang, dont certains datent de la dynastie des Qing. 

En 2022, l’Association chinoise pour la protection du patrimoine culturel immatériel a annoncé la Liste nationale de projets sélectionnés pour le développement intégré du patrimoine culturel immatériel et du tourisme, et les anciennes rues datant des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1912) de Songyang ont été incluses. On y trouve une intégration étroite entre le patrimoine culturel immatériel et le tourisme moderne et à cet égard, le vieux quartier est à la fois original et dynamique. 

Un tailleur dans le vieux quartier de Songyang 

Beaucoup de villes anciennes à travers la Chine deviennent de plus en plus identiques. On y trouve les mêmes vendeurs de tofu puant, de calamars grillés, de thé au lait et d’autres produits de l’artisanat, faisant perdre aux quartiers pittoresques leur caractère unique. Les boutiques de Xiping conservent néanmoins un style ancien cohérent, avec des vieilles portes en bois portant les traces du passé, avec des ateliers de forgeron, un atelier de literie, des officines de plantes médicinales, des tailleurs, des boutiques de tissus, des antiquaires et même une filature de coton. En regardant ces différents savoir-faire, on a l’impression de voyager dans le temps, mais leur préservation donne à Xiping une atmosphère très caractéristique. 

Le quartier est également réputé pour sa culture culinaire unique. Le poulet mijoté au sel est un mets délicat et l’une des spécialités préparées par la plupart des familles de Songyang. On dit que ce plat permet d’éliminer l’énergie humide dans le corps. Le restaurant Xuji s’en est fait une spécialité et il attire de nombreux gourmets venus de loin. Le zhuangyuanbing, une galette croustillante et parfumée, et les torsades faites à la main sont deux autres délices du quartier. 

Huang Weibing, 62 ans, a ouvert un atelier de literie dans la rue Nanzhi, dans le vieux quartier de Songyang. 

Le long de l’artère principale, on peut ressentir une certaine nostalgie en logeant les nombreux bâtiments anciens, en admirant les sculptures exquises et en lisant les panneaux explicatifs. Le district de Songyang encourage depuis quelques années l’intégration du tourisme culturel, de la création artistique et de l’artisanat, et a successivement rénové un certain nombre d’éléments emblématiques dans la protection du patrimoine culturel comme le Musée du patrimoine culturel immatériel, l’ancien bureau de poste, et la Salle du clan Wang. Certaines vieilles maisons rénovées, auxquelles ont été ajoutés des éléments modernes, sont des « must » pour les jeunes épris de littérature et d’arts. Parmi eux, le café n° 9, caché dans une ruelle où résident encore de nombreux habitants, est très représentatif. L’atmosphère est enivrante. La terrasse de deux étages surplombe non seulement les vieilles rues et on peut voir au loin le mont Dushan et le pavillon à son sommet. On peut rester des heures assis et passer ainsi le temps en prenant une consommation. Des cafés, des salons de thé et des librairies ouvrent sans cesse, et de nouvelles activités prennent vie. Il s’agit d’un doux dialogue entre le style de vie contemporain et la culture traditionnelle régionale. Le vieux quartier adopte une attitude inclusive, montrant l’esprit éclectique de cette petite ville qui réserve un accueil chaleureux aux visiteurs d’où qu’ils viennent. 

Une petite fille se promène dans le vieux quartier.

Dans le vieux quartier, mis à part quelques visiteurs, la plupart des gens vaquent à leurs occupations. Ils se connaissent tous et les rires éclatent au milieu des conversations. L’atmosphère est détendue et amicale. Même si le vieux quartier n’est plus aussi prospère qu’autrefois, il conserve son animation, ce qui lui donne un charme supplémentaire. Des touristes de tout le pays viennent à Songyang chaque année, y compris de nombreux photographes qui se perdent dans les ruelles pour immortaliser les scènes de la vie quotidienne et les coutumes folkloriques simples à l’épreuve du temps. 

La culture historique et locale de Songyang ne se reflète pas seulement dans les vieilles rues et les vieux bâtiments, mais également dans le mode de vie, et les coutumes et la culture sont incrustées dans ses pierres et ses dalles. La protection des vieilles rues de Songyang ne se limite pas à l’espace physique, mais commence également par le patrimoine culturel immatériel, en conservant la saveur inhérente de la vie, l’artisanat traditionnel et les formats commerciaux originaux, évitant avec succès un modèle unique et une approche stéréotypée, et offrant un parfum d’authenticité qui permet la renaissance du vieux quartier. 

La propriétaire d’une boutique de vêtements arrose les vignes et les fleurs dans le vieux quartier de Songyang. (Photos : Yu Xiangjun) 

On y gagne à errer dans le vieux quartier. Les longues allées sont pleines de vie, elles font la chronique du passé, témoignent du présent et se tournent vers l’avenir. Si la patine du temps et des éléments est bien visible, la vitalité reste toujours présente. On peut apprécier le patrimoine historique, mais aussi goûter à la culture locale et à l’atmosphère empreinte d’humanisme à chaque coin de rue, laissant un long arrière-goût plein de fraîcheur.