Le jeu vidéo Black Myth : Wukong, développé par le studio indépendant chinois Game Science, a rencontré un grand succès dès sa sortie. Basé sur le roman classique La Pérégrination vers l’Ouest, ce jeu émerveille les joueurs par sa reproduction méticuleuse d’un grand nombre d’architectures traditionnelles chinoises. Parmi les 36 sites architecturaux présentés, 27 se trouvent dans la province du Shanxi, dont la pagode de Sakyamuni du temple de Fogong et le temple Chongfu situé dans la ville de Shuozhou, captivant ainsi l’attention d’un grand nombre d’internautes.
Située dans la partie nord du Shanxi, Shuozhou s’étend sur une superficie de 10 600 km2. Ayant traversé les vicissitudes de l’histoire depuis la période des Royaumes combattants, la ville possède un riche patrimoine culturel. À la frontière avec la région autonome de Mongolie intérieure, Shuozhou est un lieu où la civilisation agricole des plaines et la civilisation nomade des prairies se rencontrent et s’harmonisent.
La pagode sans pareil
La pagode de Sakyamuni du temple de Fogong est sans aucun doute la première destination à visiter à Shuozhou. Également appelée la pagode en bois du district de Yingxian, il s’agit d’une structure en bois emblématique de la dynastie Liao (907-1125). Érigée en 1056, cette pagode de neuf étages atteint une hauteur de 67,31 m et un diamètre de 30,27 m à sa base. Elle est reconnue comme la plus ancienne et la plus haute structure en bois à plusieurs étages au monde.
Considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de la conception et de la construction de bâtiments en bois de la Chine ancienne, la pagode témoigne de la sagesse des artisans de l’époque. Après plus de 900 ans d’histoire et plusieurs tremblements de terre, elle se dresse toujours majestueusement.
La pagode est composée de trois parties : la base, le corps principal et l’amortissement au sommet. De l’extérieur, elle prend la forme d’un octogone avec cinq étages et six avant-toits, tandis qu’à l’intérieur, elle cache quatre étages supplémentaires. Aucun clou en fer n’est utilisé dans la structure, les jointures étant réalisées grâce à un assemblage à tenon-mortaise, une technique conférant à l’architecture une certaine flexibilité et lui permettant de retrouver sa forme originelle après des séismes.
La pagode incarne le charme unique de l’art bouddhiste de la dynastie Liao, avec ses sculptures, peintures, fresques, calligraphies et gravures sur pierre. Parmi ces trésors, les manuscrits et les impressions tabellaires des Liao sont particulièrement rares et précieux, constituant des documents essentiels pour étudier la politique, l’économie et la culture de cette période.
Pagode de Sakyamuni du temple de Fogong (Shanxi)
Les trésors historiques
Le temple Chongfu, un autre site incontournable, est l’un des bâtiments les mieux conservés de la dynastie Jin (1115-1234). Le hall Amitabha, le plus grand édifice du temple abrite une statue majestueuse du Bouddha Amitabha de 14 m de haut. Les décorations en céramique émaillée, les ornements délicats des fenêtres et les peintures murales à l’intérieur du hall reflètent le style unique de la dynastie Jin, faisant du hall un véritable « palais de la culture et de l’art de la dynastie Jin ».
Shuozhou abrite aussi plusieurs sections de la Grande Muraille, construites principalement sous les dynasties des Han (202 av. J.-C. - 220), des Qi du nord (550-577) et des Ming (1368-1644). La section de Guangwu, située au district de Shanyin, est la plus représentative de cette merveille architecturale.
En tant que défenses militaires, la section de Guangwu a été témoin des rencontres et de l’intégration entre les Han et les peuples nomades. Bien préservée et sans grandes modifications, cette section est souvent recommandée pour la randonnée, permettant aux voyageurs de s’imprégner des paysages environnants. La Porte de la lune, vestiges d’une tour de guet érigée en 1605, est le site le plus emblématique de cette section. Les ruines forment un paysage unique semblable à une grande porte, par laquelle le clair de lune s’infiltre.
Statue de bouddha au premier étage de la pagode de Sakyamuni, avec les boiseries au plafond
La nature calme
Shuozhou était un terrain stérile bordé par le désert de Mu Us, avec une couverture forestière inférieure à 3 % il y a une soixantaine d’années. Grâce à des efforts inlassables, la ville est aujourd’hui immergée dans une verdure luxuriante, avec une couverture forestière de plus de 20 %. Ce changement a également augmenté la concentration en ions négatifs dans l’air, faisant la ville un paradis naturel propice au repos et à la récupération.
Pour les amateurs d’escalade, le mont Qingliang est une destination idéale pour profiter des paysages tout en découvrant des monuments bouddhistes anciens. Ceux qui préfèrent les paysages plus aquatiques trouveront leur bonheur au parc des zones humides de Shenhai, un lieu prisé tant par les habitants que par les touristes. La promenade autour du lac Shenhai permet aux visiteurs de ressentir la sérénité offerte par l’environnement. Le lac abrite en outre des sources naturelles qui jaillissent avec rigueur. Le parc des zones humides au bord de la rivière Cangtou invite les visiteurs à découvrir la richesse de la faune et flore.
En plus de la célèbre pagode en bois, la zone panoramique de Shishushan dans le district de Ying-xian offre un paysage géologique grandiose. Des piliers de pierre hexagonaux s’élèvent sur le flanc de la montagne, atteignant jusqu’à 30 m de hauteur et formés par une éruption volcanique il y a plus de quatre millions d’années.