Le Jury du 78e Festival de Cannes a accordé le Prix Spécial au jeune réalisateur chinois Bi Gan pour son film "Résurrection" (Kuang Ye Shi Dai en chinois) lors de la cérémonie de clôture de l'événement tenue samedi au Palais des festivals à Cannes.
Par ce long métrage qui dure 2h40, Bi Gan tisse une "odyssée sensorielle" au cinéma et à la mémoire. À travers six récits autonomes reliés par une figure féminine, le jeune cinéaste chinois âgé de 35 ans invite aux spectateurs de regarder les rêves d'un "Rêvoleur" interprété par Yi Yangqianxi. Chaque segment correspond à différentes époques du cinéma et rend hommage à un sens, entre autres la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat, le toucher et la perception.
Selon les organisateurs du Festival, Bi Gan a introduit davantage d'effets visuels et opère une forme de démocratisation de sa narration. C'est une évolution sensible dans sa filmographie, qui conserve néanmoins tout son ADN sensoriel et poétique.
Durant la conférence de presse qui s'est tenue vendredi matin, le cinéaste a expliqué que les changements dans le monde ont un impact considérable sur ses créations.
"Si le monde ne change pas trop, je continuerai à tourner ce que je veux. Si le monde change beaucoup, je me demande s'il y aura un film qui pourra réconforter les gens. Mes réflexions sont très simples", a déclaré Bi Gan aux journalistes et aux critiques de cinéma.
Révélé en 2015 avec son premier long métrage "Kaili Blues", Bi Gan s'est imposé comme l'un des fers de lance de la nouvelle génération du cinéma d'auteur chinois. Il a confirmé ce statut avec "Un long voyage vers la nuit", film sélectionné dans la section "Un Certain Regard" du 71e Festival de Cannes en 2018.