Economie

Le partenariat Chine-Afrique dans les VE pour réduire les émissions
By MAHASHA RAMPEDI* | Dialogue Chine-France | Updated: 2025-01-14 15:19:00

La 29e session de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) qui a récemment pris fin à Bakou, en Azerbaïdjan, a donné lieu pendant deux semaines à des discussions sur les meilleures stratégies pour protéger notre planète, en se concentrant sur le financement climatique, ainsi que sur l’adaptation et le soutien aux communautés vulnérables au changement climatique. 

L’inégalité des émissions de gaz à effet de serre entre pays développés et pays en développement a dominé les discussions. Les appels à une plus grande équité, au transfert de technologies et à l’assistance financière ont été constants. 

Une concession de véhicules électriques chinois à Nairobi, le 5 juillet 2024 

Les États-Unis, le Canada, les pays de l’UE, le Japon et l’Australie, ont une longue histoire de contributions significatives aux émissions mondiales, principalement dues à leurs industries énergivores, leurs vastes réseaux de transport et leurs niveaux élevés de consommation. En revanche, la Chine, l’Inde, le Brésil et plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, affichent des émissions par habitant plus modestes. Néanmoins, ces pays font face à la nécessité de développer leur économie, souvent au prix d’une augmentation de l’utilisation des combustibles fossiles, ce qui complique la conciliation entre croissance économique et objectifs climatiques. Leur plaidoyer en faveur d’un soutien accru de la part des pays développés pour adopter des technologies propres met en lumière les défis persistants dans la lutte contre le changement climatique. 

Une mobilité verte partagée 

Les nations du Sud Global travaillent ensemble pour combattre le changement climatique par le biais du développement durable et de l’utilisation d’énergies renouvelables. Un exemple marquant de cette collaboration est le partenariat croissant entre la Chine et l’Afrique dans le domaine de la production de véhicules électriques (VE), une initiative majeure pour la réduction des émissions de carbone. 

La Chine, leader mondial de la production de VE, est à l’origine de plus de la moitié des ventes mondiales. L’industrie chinoise des VE s’est développée rapidement, soutenue par des initiatives gouvernementales, un marché domestique solide et une chaîne d’approvisionnement robuste. Des marques telles que BYD, NIO et XPeng, grâce à des innovations continues, proposent des technologies compétitives à des prix accessibles, rivalisant avec les grands noms de l’automobile occidentale. 

Grâce à sa capacité de production, la Chine est en mesure de minimiser les coûts, rendant les VE plus abordables à l’échelle internationale. Alors que les fabricants chinois étendent leur présence à l’étranger, y compris en Afrique, ils offrent des VE économiquement accessibles, augmentant la disponibilité de solutions de transport vertes dans des marchés émergents. 

L’Afrique, riche en ressources minérales essentielles comme le lithium et le cuivre, joue un rôle crucial dans l’industrie des VE. Les ressources de la République démocratique du Congo, premier producteur mondial de cobalt, et de la Zambie, un fournisseur clé de cuivre, sont vitales pour la production de batteries et de composants électriques. Ces matériaux augmentent la performance et la durabilité des batteries lithium-ion, indispensables à la transition vers l’électromobilité. 

Cette coopération internationale permet un traitement local de ces minéraux, augmentant leur valeur ajoutée et stimulant les économies locales au-delà de la simple exportation de matières premières. En facilitant l’accès mondial aux VE, la Chine aide à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance aux combustibles fossiles. Les VE, même chargés sur des réseaux dépendant des combustibles fossiles, produisent significativement moins de dioxyde de carbone que les véhicules conventionnels. 

En milieu urbain africain, où la pollution de l’air est souvent critique, les VE offrent une alternative plus propre. De plus, l’expertise chinoise dans l’intégration des VE avec des sources d’énergie renouvelables, comme le solaire et l’éolien, fournit un modèle précieux pour les pays africains cherchant à améliorer leur sécurité énergétique et à promouvoir un développement économique durable. 

Enfin, l’introduction de VE chinois abordables en Afrique, grâce à des chaînes de montage locales et des partenariats, permet de réduire les coûts d’importation et de favoriser l’adoption de solutions de transport plus écologiques sur le continent. 

Vers plus d’investissements chinois 

Les investissements chinois dans les pays africains ont généré des améliorations significatives des infrastructures et stimulé l’emploi. Ce développement s’inscrit dans une dynamique gagnant-gagnant, renforcée lors du Sommet 2024 du Forum sur la Coopération sino-africaine à Beijing, où les dirigeants chinois et africains ont réaffirmé leur engagement à intensifier leurs partenariats commerciaux et économiques. 

À cette occasion, la Chine a annoncé un soutien financier de 50 milliards de dollars sur trois ans, comprenant des lignes de crédit et l’aide, dont dix milliards destinés spécifiquement à booster les investissements chinois dans des secteurs africains clés comme la pharmacie, l’agriculture et la transformation des minéraux. Ces investissements visent à encourager la production locale, intégrer les pays africains dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et soutenir la transition de l’Afrique vers des énergies renouvelables, à travers le lancement de 30 projets verts. Un des faits marquants de ce sommet a été l’engagement de la Chine à augmenter ses importations africaines, notamment agricoles, en facilitant les exportations du continent. 

Ce partenariat renforce également la coopération dans les VE, un secteur où la Chine, avec sa technologie avancée, utilise les ressources africaines comme le lithium et le cuivre. Cette synergie promet un avenir économique et environnemental bénéfique, soutenant la lutte contre le changement climatique. 

Cela est particulièrement pertinent pour des régions comme Durban en Afrique du Sud, récemment touchée par des inondations dévastatrices. L’ascension de la Chine comme leader mondial des VE redéfinit le paysage automobile international, offrant de nouvelles perspectives pour les pays en développement et contribuant aux objectifs environnementaux globaux.  

*MAHASHA RAMPEDI est rédacteur en chef d’African Times à Johannesburg 

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