Des enfants posent sur l’autoroute B1 après rénovation à Tses (Namibie), le 3 septembre 2024.
Lors du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) à Beijing, qui a réuni des dirigeants de la Chine et de 53 pays africains pour explorer de nouvelles voies de coopération, l’un des moments forts a été la signature d’un accord entre la Chine, la Tanzanie et la Zambie visant à revitaliser le chemin de fer Tanzanie-Zambie, un projet emblématique de la coopération sino-africaine. Plus de 50 000 ingénieurs chinois avaient pris part à sa construction à l’époque, dont 69 y ont laissé leur vie.
« C’est non seulement une façon de rendre hommage aux défunts, mais aussi d’inspirer les générations futures pour que ce chemin de fer de l’amitié entre la Chine et l’Afrique soit revitalisé dans la nouvelle ère », a déclaré Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères.
M. Wang a tenu ces propos le 5 septembre, lors d’une conférence de presse aux côtés de Yassine Fall, ministre des Affaires étrangères du Sénégal, coprésidente en exercice du FCSA, et de Jean-Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, prochain coprésident du FCSA. Ensemble, ils ont répondu aux questions des journalistes chinois et étrangers, offrant ainsi au monde une meilleure compréhension de l’événement et de ses enjeux.
Un rassemblement fructueux
M. Wang a résumé les résultats du sommet en quatre points clés. Tout d’abord, la Chine a désormais établi des partenariats stratégiques avec l’ensemble des pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle. « la Chine et ses 53 partenaires africains stratégiques joueront un rôle encore plus important dans la promotion du bien-être des Chinois et Africains, ainsi que dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde », a soutenu M. Wang.
Ensuite, les relations sino-africaines sont rehaussées à une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle, marquant une étape historique dans leur partenariat. M. Wang a souligné que cette avancée illustre la détermination inébranlable des peuples chinois et africains à partager les joies et les épreuves et à progresser ensemble, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
De plus, une proposition en six points pour la modernisation sino-africaine a été mise en avant. Le président Xi Jinping a souligné que la Chine et l’Afrique devaient promouvoir une modernisation inclusive, équitable, ouverte et mutuellement bénéfique, axée sur les populations, la diversité, l’inclusion, la durabilité environnementale, ainsi que sur la paix et la sécurité. « Cette proposition, largement soutenue par les dirigeants africains, constitue désormais un consensus politique entre la Chine et l’Afrique. Elle marque une compréhension approfondie des principes de la modernisation et aura un impact significatif pour accélérer le développement du Sud et contribuer à la modernisation mondiale », a fait valoir M. Wang.
Enfin, le sommet a défini la voie à suivre pour la coopération sino-africaine. Les deux parties ont adopté la Déclaration et le Plan d’action de Beijing, qui renforceront la coopération au cours des trois prochaines années. Le président Xi Jinping a également annoncé dix Actions de partenariat visant à promouvoir la modernisation en Afrique, couvrant des domaines tels que l’apprentissage mutuel entre les civilisations, la prospérité commerciale, la coopération industrielle, la connectivité, le développement durable, la santé, l’agriculture, le bien-être des populations, les échanges entre les peuples, le développement vert et la sécurité commune.
En revenant sur la diversité des domaines couverts par la coopération sino-africaine, allant de la construction d’infrastructures aux échanges culturels, M. Gakosso a déclaré que le Sommet 2024 du FCSA s’inscrit dans la continuité des succès passés. « C’est la poursuite de l’engagement de la Chine et de l’Afrique, fondé sur une coopération mutuellement bénéfique et une solidarité active, qui demeure le pilier central de cette relation », a-t-il souligné.
Un mécanisme efficace
Répondant à une question sur la mise en œuvre des résultats de la 8
Selon elle, les échanges commerciaux sino-africains ont atteint 282 milliards de dollars et devraient dépasser 300 milliards d’ici 2025. Pour équilibrer ces échanges, la Chine s’engage à renforcer la capacité d’exportation de l’Afrique et à assouplir les mesures d’inspection pour les produits africains. « L’exemption des droits de douane pour 98 % des produits en provenance des pays africains les moins avancés sont déjà en place. L’annonce du président Xi d’atteindre 100 % ouvre de nouvelles perspectives de coopération », a-t-elle ajouté.
Mme Fall a également mis en avant l’engagement actif de la Chine dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique. « La Chine est le deuxième contributeur financier aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Elle soutient également de manière substantielle l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine, fondée sur le principe de résolution des problèmes africains par les Africains eux-mêmes », a-t-elle ajouté.
D’après elle, des discussions sont en cours pour établir, avec l’appui de la Chine, une académie dédiée au maintien de la paix, à la lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité, afin de renforcer les capacités des forces armées africaines. À ce titre, le Fonds spécial des Nations unies pour la paix et le développement, créé en 2016, et l’engagement financier de la Chine de 200 millions de dollars sur 10 ans, pourraient être réorientés pour mieux répondre aux priorités africaines en matière d’opérations de maintien de la paix, de lutte contre le terrorisme et de consolidation de la paix post-conflit.
« Évidemment, ces réalisations tangibles seront multipliées par les dix Actions de partenariat pour la modernisation que la partie chinoise a généreusement proposées dans le cadre du nouveau plan d’action », a conclu Mme Fall.
M. Wang a rappelé que le FCSA a amélioré les conditions de vie en Afrique, mentionnant la création de 1,1 million d’emplois par les entreprises chinoises ces trois dernières années, ainsi que de nombreux projets en alimentation, eau et éducation.
Il a salué le FCSA comme un symbole de la coopération sino-africaine et un modèle de coopération Sud-Sud, qualifiant ce mécanisme de « lumière pour la coopération internationale avec l’Afrique ». Il a invité tous les partenaires à promouvoir la justice, l’égalité et des bénéfices concrets pour les Africains.
En tant que représentant du futur coprésident du FCSA, M. Gakosso a remercié le Sénégal pour son rôle remarquable et s’est engagé à poursuivre cet élan.
« Dès ce soir, la République du Congo promet de rester engagée avec la même détermination pour atteindre notre objectif de développement commun. Nous travaillerons avec énergie au cours des trois prochaines années pour le développement des deux parties et l’amitié sino-africaine », a-t-il affirmé.