Le Sommet de Beijing 2024 du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) guidera la Chine et l’Afrique dans la promotion conjointe de la modernisation et la construction d’une communauté de destin de haut niveau. Il revêt une grande importance et a une influence considérable pour les relations Chine-Afrique, qui se développent sur la base des bénéfices mutuels et du gagnant-gagnant. Dans le cadre du FSCA, la coopération dans l’agriculture, l’industrie, et le personnel va se renforcer.
Chen Ling, employée de la société Africa Star Railway Operation, enseigne des chansons chinoises à ses apprentis pendant la pause à Nairobi, le 23 mai 2023.
Le FCSA est une initiative à long terme visant à promouvoir les bénéfices mutuels et les résultats gagnant-gagnant entre la Chine et l’Afrique. Depuis sa création en 2000, il a continué de mûrir et de s’améliorer, faisant preuve d’une vitalité et d’un potentiel sans précédent, tout en apportant de nombreux avantages à la Chine et à l’Afrique. Un exemple marquant de l’utilité de ce forum est la période de la COVID-19, durant laquelle la Chine a apporté un soutien significatif à l’Afrique, nous aidant à surmonter les défis majeurs de cette crise. Ainsi, le FCSA se révèle être un outil précieux de coopération et de soutien mutuel.
À l’heure actuelle, face à la situation internationale complexe et grave et aux risques et défis extérieurs, le FCSA tient des réunions à intervalles réguliers, soit une plateforme institutionnelle importante permettant à la Chine et à l’Afrique de mener des dialogues bilatéraux et multilatéraux, et de promouvoir coopération et développement. La Chine et l’Afrique s’opposent unanimement à l’unilatéralisme, à l’hégémonisme et au protectionnisme, défendent ensemble le véritable multilatéralisme et les droits et intérêts légitimes communs du Sud Global. Les deux parties partagent des points de vue convergents sur de nombreuses questions internationales.
Le prédécesseur de l’Union africaine (UA) est l’Organisation de l’unité africaine (OUA), née en 1963. L’UA a été créée en 2002 sur la base de l’OUA, dans le but de réaliser le développement et la revitalisation du continent africain grâce à l’autorenforcement conjoint et à l’intégration. La Chine et l’UA ont continué à approfondir la confiance politique mutuelle et étroitement coordonné et coopéré dans les affaires internationales et régionales. L’UA est la première organisation internationale régionale à signer un plan de coopération « la Ceinture et la Route » avec la Chine, et la première à établir un mécanisme de coordination des travaux. La Chine a pris l’initiative de soutenir l’UA pour qu’elle devienne membre du G20 et l’a également aidée à construire le Centre de conférence de l’Union africaine et le siège des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Il y a six ans, l’UA a établi un bureau de représentation en Chine. En tant que premier représentant de l’UA en Chine, j’ai été témoin de l’amélioration et du renforcement des relations entre l’Afrique et la Chine.
Siège de l’Union africaine financé et construit par la Chine à Addis Abeba, le 17 février 2024
Après que les pays africains ont brisé les blocus coloniaux et obtenu leur indépendance, ils ont souffert d’un manque d’infrastructures, ce qui a conduit à la fragmentation du continent. C’est pourquoi, en 2013, l’UA a adopté l’Agenda 2063, un plan à long terme pour le développement futur de l’Afrique, qui vise à construire une nouvelle Afrique intégrée, prospère et pacifique d’ici 50 ans, dirigée par les Africains. Il convient de mentionner que les projets de coopération dans le cadre du FCSA et la construction conjointe de l’initiative « la Ceinture et la Route » sont tout à fait conformes aux objectifs et à la vision de l’Agenda 2063. Les deux parties vont faire en sorte que l’Agenda 2063 se réalise rapidement pour que l’Afrique entre sur la voie rapide de l’intégration et de la modernisation.
L’industrialisation est le seul moyen pour le continent africain de parvenir au développement et constitue une pierre angulaire importante de la prospérité de l’Afrique. Actuellement, la dépendance à l’égard des matières premières rend les économies africaines vulnérables aux aléas politiques et économiques internationaux et entrave le développement durable des économies africaines. L’un des problèmes auxquels l’économie africaine est confrontée est que les exportations portent principalement sur des matières premières et que les produits à haute valeur ajoutée sont rares. L’accélération de la transformation économique et la promotion de l’industrialisation revêtent par conséquent actuellement une grande importance pour l’Afrique. Dans les deux documents finals adoptés par le Sommet du FCSA, à savoir la Déclaration sur la construction conjointe d’une communauté de destin sino-africaine à toute épreuve dans la nouvelle ère et le Plan d’action du FCSA pour les trois prochaines années (2025-2027), les deux parties ont réitéré leur engagement à mettre en œuvre conjointement l’Initiative de soutien à l’industrialisation de l’Afrique, le Plan chinois d’assistance à la modernisation de l’agriculture africaine et le Plan de coopération sino-africain en matière de formation du personnel publiés lors du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique. La mise en œuvre de ces plans permettra efficacement de mettre les pays africains sur la voie de la modernisation.
Le FCSA et la construction conjointe de « la Ceinture et la Route » de haute qualité ont également joué un rôle important dans la promotion de la modernisation agricole des pays africains. Fin 2020, la Chine et l’UA ont signé le Plan de coopération entre le gouvernement de la République populaire de Chine et l’Union africaine pour promouvoir conjointement la construction de « la Ceinture et la Route », favorisant l’intégration en profondeur de l’initiative « la Ceinture et la Route » et de l’Agenda 2063, et ouvrant un nouveau chapitre pour la Chine et l’Afrique dans la construction conjointe de « la Ceinture et la Route » de haute qualité. La coopération sino-africaine dans l’agriculture s’est continuellement approfondie dans le cadre du FCSA et de la construction conjointe de « la Ceinture et la Route », et a obtenu des résultats fructueux. Les fleurs et les avocats du Kenya sont entrés sur le marché chinois, le café éthiopien et rwandais est également populaire auprès des consommateurs chinois, et le mouton de Madagascar est entré sur le marché chinois en tant que premier lot de produits importés à base de mouton. Lors de ce sommet du FCSA, la Chine a signé des documents de coopération avec de nombreux pays africains sur l’exportation de produits agricoles vers la Chine, notamment sur l’exportation d’avocats frais avec le Zimbabwe, de soja avec la Zambie, ainsi que de pois d’Angole, de noix de macadamia et de noix de cajou avec le Mozambique. La Chine a aussi signé avec la Namibie un document de coopération sur l’exportation de soja et de viande ovine et caprine, ainsi que de miel avec le Rwanda... Cela signifie que dans un avenir proche, de plus en plus de produits africains feront leur apparition sur le marché chinois, ce qui favorisera également l’expansion et la modernisation de l’agriculture.
Les pays africains comptent une forte proportion de jeunes et possèdent un dividende démographique évident. Lors de ce sommet, la Chine a mentionné un certain nombre de plans de coopération sino-africains en matière de formation professionnelle, notamment en matière de gouvernance publique, de commerce électronique, des PME, de gestion d’entreprise, et de santé publique, en vue d’aider les pays africains à libérer le dividende démographique et les aider à continuer d’améliorer leurs capacités de développement autonome.
*RAHAMTALLA OSMAN est représentant permanent de l’Union africaine en Chine