Société

La coopération maritime sera un nouveau point de croissance
By MMEMME ESTHER MOGOTSI | Dialogue Chine-France | Updated: 2022-11-22 21:51:00

Le 22 novembre 2022, le Dialogue Xiamen-Nice-Durban : Approfondir l’inspiration mutuelle des civilisations maritimes - Construire ensemble un bel avenir, organisé par le Groupe international de communication de Chine (CICG) et le gouvernement populaire municipal de Xiamen, s’est tenu à Xiamen et à Beijing, en ligne et sur place. Un certain nombre d’invités de premier plan de Chine, de France et d’Afrique du Sud ont participé à des séances de dialogue et de discussion pour partager les pratiques des trois villes dans la protection des océans et leur développement durable, et promouvoir la création d’un « partenariat océanique » ouvert, inclusif et gagnant-gagnant. 

Mmemme Esther Mogotsi, vice-directrice du système de Communication et d’Information du gouvernement d’Afrique du Sud, a participé au dialogue et prononcé un discours. Voici des extraits de son discours.   

Mmemme Esther Mogotsi, vice-directrice du système de Communication et d’Information du gouvernement d’Afrique du Sud 

La protection de l’océan est l’affaire de tous et c’est aussi notre responsabilité à tous. Ce dialogue Xiamen-Nice-Durban est nécessaire, en particulier au moment où l’économie bleue devient rapidement un domaine d’intérêt majeur pour les décideurs politiques des pays du monde entier. L’Afrique du Sud, la Chine et la France, trois pays dotés d’un long littoral côtier, doivent s’unir pour stimuler l’économie de la mer et protéger l’écologie marine pour un développement durable. 

L’Afrique du Sud est située à l’extrémité sud du continent africain avec sa longue ligne côtière s’étendant sur plus de 3 000 km de la frontière désertique avec la Namibie sur la côte atlantique en allant vers le sud, puis vers le nord jusqu’à la frontière subtropicale du Mozambique sur l’océan Indien. L’Afrique du Sud possède donc des avantages uniques dans le développement de son économie de la mer, le gouvernement sud-africain exploitant les avantages économiques des océans qui l’entourent. Nous avons donné la priorité à l’accélération des interventions dans le secteur maritime dans le but d’orienter la transformation et de libérer le potentiel de l’économie océanique sud-africaine. 

Le gouvernement sud-africain a de grands projets pour l’économie des océans dans le cadre de l’Opération Phakisa. Grâce à ce programme prioritaire, nous avons pour objectif d’accroître la contribution de l’économie océanique au PIB dans une fourchette de 129 à 177 milliards de rands d’ici 2033. Cela représente environ 250 à 300 % de sa valeur actuelle et devrait créer jusqu’à un million de nouveaux emplois. 

Cette opération a établi des priorités dans le transport maritime et la fabrication, l’exploitation pétrolier et gazier offshore, l’aquaculture, et les réserves marines et la gestion. 

Le transport maritime est une composante importante de l’économie de la mer en Afrique du Sud, qui abrite des infrastructures de classe mondiale, dont huit grands ports, comprenant l’un des plus grands terminaux à charbon du monde, le port naturel le plus profond et le plus vaste de l’hémisphère sud, et deux des principaux ports à conteneurs au monde. 

Le pays possède des ports capables de traiter des pétroliers géants et les plus grands porte-conteneurs au monde de taille Capesize et ULCS. Actuellement, l’Afrique du Sud compte 127 postes d’amarrage, traitant 160 millions de tonnes de débit par an, et 42 postes à quai pour les cargos polyvalents, 30 pour le vrac sec, 18 pour les conteneurs et 16 pour le vrac liquide. Le système portuaire compte environ 6 000 ha de surface terrestre et plus de 30 km de mur de quai, qui atteindront 9 000 ha et 80 km au cours de la période de planification actuelle de 30 ans.  

Panorama de Durban, Afrique du Sud 

En plus de desservir l’Afrique du Sud elle-même, les ports sont une porte d’entrée vers le continent africain. Les pays enclavés voisins sont accessibles grâce à de vastes réseaux ferroviaires et autoroutiers. 

Compte tenu de l’importance du secteur maritime pour notre bien-être et, en fait, pour celui du continent, l’Afrique du Sud a mis en œuvre le Plan directeur national des transports 2050. Il s’aligne sur la Stratégie maritime intégrée africaine 2050, une initiative dirigée par l’Afrique, inclusive et globale, et une vision à long terme pour relever les nombreux défis et opportunités maritimes de l’Afrique. 

Cette stratégie change la donne et l’Afrique du Sud fait partie d’un processus dans lequel toutes les nations africaines travaillent pour assurer un meilleur partage d’informations, la communication, la collaboration, la coopération et le renforcement des capacités pour le secteur maritime. 

L’économie des océans est la pierre angulaire de notre continent car plus de 80 % des marchandises internationales sont acheminées par des navires et plus de 90 % des importations et des exportations de l’Afrique sont effectuées par voie maritime. Quelque 4 000 navires transitent par l’Afrique du Sud chaque mois et au cours des quatre dernières décennies, le volume du commerce maritime mondial a plus que quadruplé. 

Cependant, l’Afrique du Sud est également confrontée à des défis dans le développement de l’économie de la mer et de la protection écologique, et la coopération internationale est nécessaire pour donner un nouvel élan au développement. La prospérité future et notre richesse résident dans l’exploitation du potentiel de notre économie océanique. 

Ce mécanisme de dialogue Xiamen-Nice-Durban est propice à cet égard. Nous espérons promouvoir les échanges et la coopération des villes côtières sud-africaines avec celles de Chine et de France afin de protéger la mer et de réaliser le développement durable. À cet égard, j’ai trois suggestions à proposer. 

Premièrement, établir une base d’innovation pour le développement de l’économie maritime. Sur la base de cette plateforme, nos trois pays peuvent lancer la coordination de politiques, la formation des talents et la coopération de projets dans ce domaine afin de partager les technologies de pointe. Des projets tels que l’exploration et la protection des eaux profondes, la neutralité carbone des océans, l’observation des océans par satellite et l’application de mégadonnées, la protection et la planification des zones côtières, et l’utilisation et la protection des ressources marines peuvent être effectués sur cette plateforme. 

Deuxièmement, renforcer la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur. L’Afrique du Sud, la Chine et la France comptent un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche spécialisés dans l’océanographie. Grâce à la coopération interuniversitaire, nous pouvons former du personnel polyvalent orienté vers l’international, avec des connaissances de pointe et la capacité de mener des échanges interculturels. La coopération en matière d’éducation doit concerner les échelons universitaires et postuniversitaires. 

Troisièmement, coopérer dans le transport maritime, le tourisme maritime, la protection des ressources de la mer, la transformation des produits marins et le transport dans la chaîne du froid. Il faut renforcer la coopération dans les nouvelles technologies comme la production d’énergie éolienne offshore, l’exploration pétrolière des fonds marins, la biopharmacie marine, et le secteur de l’information relatif à la mer. 

Le dialogue Xiamen-Nice-Durban marque le début d’une nouvelle étape dans la coopération maritime entre nos trois pays, qui sera à l’avenir un nouveau point de croissance. 

  

Numéro 13 juillet-septembre 2022
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