Le Rocher du rayon de soleil de Kulangsu à Xiamen surplombe les bâtiments traditionnels de l’île et les immeubles modernes au loin.
Le bien-être de l’humanité dépend fortement des systèmes naturels, et donc du milieu marin. L’écologie marine revêt une importance vitale pour le développement de la société humaine.
La Chine porte une grande attention à l’amélioration des relations entre l’homme et la nature. Selon le rapport au XXe Congrès du Parti communiste chinois, la Chine visera à « promouvoir le développement vert et la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature », à « développer l’économie maritime, protéger le milieu marin et accélérer la transformation de la Chine en une puissance maritime », ce qui montre des orientations pour la protection des océans et leur développement durable.
La protection et la restauration
La Chine possède un long littoral, de vastes eaux territoriales et d’abondantes ressources marines, avec des littoraux rocheux, sableux, sablo-limoneux et biogènes. Ses écosystèmes marins sont aussi variés, notamment les estuaires, les baies, les terres humides côtières, la mangrove, les récifs coralliens et les herbiers marins, avec une biodiversité marine très riche : plus de 28 000 espèces marines recensées, représentant environ 13 % du total des espèces marines connues dans le monde. Il s’agit d’une frayère, d’une aire d’alimentation, d’une aire d’hivernage et d’une route migratoire pour la faune marine chinoise et mondiale, ainsi que l’une des importantes routes pour les oiseaux migrateurs.
Selon le Bilan sur l’état de l’écologie et de l’environnement marins de la Chine publié en 2021, l’état de l’environnement marin s’améliore régulièrement, mais parmi les 24 écosystèmes marins typiques du pays, la plupart sont dans un état de sous-santé. La pollution et la destruction de l’habitat causées par les activités humaines, l’invasion d’espèces exogènes et le changement climatique, ont eu des impacts différents sur l’écologie marine, en particulier sur les zones de transition entre terre et mer, où sont repartis des écosystèmes côtiers et des écosystèmes insulaires aux caractéristiques complexes, sensibles et fragiles.
Pour améliorer l’écologie marine, la Chine a créé 271 réserves marines à différents niveaux (106 au niveau national et 165 au niveau local) d’une superficie totale de 124 000 km2. De plus, le pays a mis en œuvre des plans d’action sur la rénovation des « baies bleues », la protection des zones côtières et de la mangrove, restaurant au total 1 500 km de côtes et 30 000 ha de terres humides côtières. En 2020, le Plan national de grands projets pour la protection et la restauration des écosystèmes importants a été adopté, qui souligne la nécessité de coordonner la protection et la restauration des montagnes, des rivières, des forêts, des champs, des lacs et des steppes, y compris un projet pour protéger et restaurer les écosystèmes des zones côtières. L’année suivante, le ministère chinois des Ressources naturelles et l’Administration nationale des Forêts et des Steppes ont promulgué conjointement le Plan d’action spécial pour la protection et la restauration de la mangrove, amenant la restauration écologique marine dans une nouvelle phase avec une approche plus systémique et globale.
Des pratiques exemplaires à Xiamen
Xiamen est un port international important et une ville touristique réputée. Elle comprend l’île de Xiamen, l’île de Kulangsu, la péninsule de Haicang sur la côte ouest, la péninsule de Jimei sur la côte nord, la péninsule de Xiang’an sur la côte est, l’île de Daden et l’île de Xiaoden, le district de Tong’an à l’intérieur et le fleuve Jiulong, couvrant une zone maritime de plus de 390 km2.
À l’heure actuelle, Xiamen a globalement achevé l’aménagement et la restauration de la zone maritime au sud-est et à l’ouest, et entamé les travaux de restauration de la baie de Tong’an, améliorant la structure et la fonction des écosystèmes marins de Xiamen.
Prenons l’exemple de la restauration écologique de la baie de Wuyuan, autrefois une baie semi-fermée peu profonde. En raison de l’exploitation humaine, la baie est devenue un lac intérieur, sa surface a été considérablement réduite et la connectivité hydrologique entre l’intérieur et l’extérieur de la baie presque complètement perdue, entraînant un grave envasement et une dégradation continue de la qualité de l’eau. Depuis fin 2005, Xiamen a concrétisé des projets tels que le dragage des sédiments, l’ouverture d’une brèche dans la digue, la conservation des parcelles d’habitat et la construction de parcs de terres humides. Grâce à deux décennies d’efforts et à l’auto-restauration des écosystèmes, les conditions hydrologiques et environnementales ainsi que le paysage de Wuyuan se sont considérablement améliorées, apportant également la rentabilité en matière écologique, sociale et économique.
Lors de la première phase de la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique qui s’est tenue à Kunming en octobre 2021, de nombreux pays ont appelé à protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030 au moyen de réseaux d’aires protégées bien reliés, ainsi que d’autres mesures de conservation régionales efficaces. Nous espérons que la communauté internationale parviendra à davantage de consensus sur la préservation du milieu marin et son développement durable.
*CHEN BIN est directeur général adjoint et chercheur de l’Institut d’océanographie nº3 relevant du ministère chinois des Ressources naturelles