Depuis 2016, la Chine a intégré les principaux habitats des pandas géants du Sichuan, du Shaanxi et du Gansu pour établir un programme pilote de Parc national des pandas géants. Sur cette base, sa création a été annoncée en décembre 2021. Les plantigrades sont des messagers de la paix permettant à la Chine de communiquer et de coopérer avec l’extérieur, et le Parc national des pandas géants est une fenêtre importante pour mettre en valeur la protection écologique et environnementale de la Chine.
Le village de Wannian à Longcanggou (district de Yingjing) est situé à l’entrée sud du Parc national des pandas géants.(Photo : Yu Xiangjun)
Yingjing, situé à l’entrée sud du Parc national des pandas géants, est le district dont la répartition de la population de pandas géants est la plus importante. Ce n’est pas seulement l’aire de répartition centrale et l’habitat clé de la petite population isolée de pandas géants dans les monts Daxiangling, mais aussi un corridor crucial pour les échanges génétiques dans les monts Daxiangling et Qionglai. Yingjing a exploré la mise en place d’un modèle de développement « en cercle » et a innové en formant un mécanisme de construction conjointe du type « parc national + gouvernement + résident » pour une interaction positive entre la construction du parc et le développement local, ainsi qu’un modèle de co-construction gagnant-gagnant.
S’appuyer sur les atouts environnementaux
La zone de transition allant du bassin du Sichuan au plateau occidental du Sichuan abrite une unité géographique climatique spéciale, approximativement nord-sud, appelée « ceinture de l’écran pluvial de l’ouest de la Chine ». Les précipitations annuelles moyennes y sont les plus importantes et les heures d’ensoleillement les plus courtes de Chine. C’est une zone extrêmement pluvieuse et brumeuse en Chine qui recèle de mystères sur le plan biologique. Cet environnement écologique pluvieux et humide est le foyer commun d’animaux et de plantes en voie de disparition comme les pandas géants, et recouvre largement de sa superficie le Parc national des pandas géants.
Hongchafang, dans le district de Yingjing, à Ya’an, le 5 mai 2021. Dans ce village forestier, les toits des demeures conservent encore les tuiles d’origine.
C’est à Longcanggou que les précipitations sont les plus abondantes à Yingjing. La biodiversité y est plus riche, avec 1 931 espèces de plantes vasculaires et 377 espèces de vertébrés, dont 4 espèces de plantes sauvages protégées de première catégorie au niveau national comme le Davidia involucrata et le Taxus chinensis, et 11 espèces d’animaux sauvages protégés de première catégorie au niveau national, notamment le panda géant, le takin (Budorcas taxicolor) et le porte-musc nain (Moschus berezovskii). On y trouve notamment une étendue de 200 km2 du très précieux Davidia involucrata, que l’on connaît aussi sous le nom de « panda des plantes ». C’est la plus grande forêt sauvage de Davidia involucrata au monde. C’est dans un tel environnement qu’est situé Longcanggou, à l’entrée sud du Parc national des pandas géants.
Pour une meilleure protection
Dans les principales aires protégées du parc a été établi un système de travail pour la conservation de la biodiversité axé sur la protection des pandas géants. Dans le parc, 62 petites centrales hydroélectriques ont été progressivement mises à l’arrêt, 20 mines ont été fermées, de même que 57 petites exploitations forestières et des carrières, pour que les humains laissent la place aux pandas.
En matière de recherche approfondie sur la réintroduction des pandas géants dans la nature, la surveillance de la population et la protection de l’habitat, Yingjing coopère avec la Base de recherche de Chengdu sur l’élevage des pandas géants pour exploiter conjointement la Base de recherche de Daxiangling sur la réintroduction des pandas géants, qui est la plus grande au monde. Elle dresse actuellement trois pandas avant de les réintroduire dans la nature.
Le Parc national des pandas géants ouvert depuis octobre 2021 (Photo : Yu Xiangjun)
La base a mis en place une équipe de patrouille et de surveillance à plein temps de 36 personnes (dont 3 titulaires de doctorat et 6 de maîtrise). Ils sont en charge de la recherche et développement pour établir une plateforme complète de gestion des données intégrant trois modules fonctionnels, à savoir la gestion des données des caméras infrarouges, la gestion des données de surveillance dynamique de la population de pandas géants dans des zones clés, et la gestion des données de surveillance des déjections de pandas géants, avec l’aide de satellites, de drones, de caméras infrarouge et de personnel au sol. Il s’agit ainsi d’un réseau de surveillance numérique des pandas géants « quatre en un ».
Afin de rajeunir la population de pandas géants sauvages, Yingjing a également établi le couloir des échanges génétiques du mont Niba, effectué la restauration de 3 km2 d’habitat, pour ainsi parvenir à effectuer des échanges dans les monts Daxiangling et Qionglai.
Afin d’enrichir continuellement l’activité d’éducation à la nature et de réaliser la symbiose entre l’homme et le panda, on trouve à l’entrée sud du Parc national des pandas géants la première école d’éducation à la nature, appelée École internationale d’exploration forestière des pandas géants. Grâce au modèle innovant d’éducation à la nature « BCM » (base + cours + marché), de nouveaux formats touristiques comme la recherche forestière, la pratique du travail et le camping tout-terrain, ont été établis.
Vers un développement vert local
Avec le Parc national des pandas géants, Yingjing se concentre sur la protection de l’environnement écologique, le développement des industries vertes, et la vie verte et bas carbone, tout en guidant la transformation verte du développement socioéconomique local. L’environnement écologique du district continue de s’améliorer, avec un taux de couverture forestière de 80,3 %, au premier rang dans la province. La proportion de jours avec une bonne qualité de l’air est passée de 86,4 % à 98,1 %. L’indice de l’environnement écologique s’est classé premier dans la province pendant dix années consécutives.
Tout en protégeant l’environnement écologique, Yingjing met en place un système industriel qui s’intègre au Parc national des pandas géants, ce qui a accéléré le processus de transition écologique en matière de développement. Le secteur tertiaire dominé par le tourisme culturel contribue de manière importante à l’économie du district.
Un stand présente le « langage » des pandas dans le pavillon immersif sur le thème du Parc national des pandas géants et de la culture du panda géant. (Photo : Yu Xiangjun)
En prenant appui sur les avantages de la valeur de la marque et les dividendes écologiques apportés par la construction du Parc national des pandas géants, la marque « Momo le Panda » a été déposée pour créer un cluster dans le secteur culturel et touristique « Maison de Momo », comprenant un écosystème de produits comme le « couloir de Momo », le « monde de Momo », le « parc de Momo », l’« espace de Momo » et la « planète de Momo ». Grâce à la construction du « Village des maisons d’hôtes du Panda », les habitants qui auparavant coupaient des arbres protègent maintenant l’environnement, et ceux qui faisaient de l’extraction font maintenant la promotion des panoramas magnifiques. Le développement est ainsi passé des vieux villages aux nouvelles communautés avec un bel environnement, des secteurs émergents et des habitants heureux.
Grâce à la construction d’un modèle « en cercle » pour guider le développement coordonné de la protection de la biodiversité, réaliser la valeur écologique, et favoriser l’intégration culturelle et touristique et la revitalisation rurale, Yingjing s’est engagé sur une voie de coopération coordonnée et gagnant-gagnant entre la construction du parc national et le développement économique local.
*XIA YUN est directeur adjoint du Centre de recherche culturelle des pandas géants du district de Yingjing (Sichuan)