Dans la bannière de Jungar, un développement de haute qualité est réalisé grâce à des efforts constants de préservation de l’environnement.
Au cœur de l’hiver, le village pittoresque de Xiaotanzi, situé le long du tronçon du fleuve Jaune qui serpente à travers la bannière de Jungar, devient un havre pour une multitude de canards roux. Ces derniers, tantôt planant dans le ciel et tantôt se nourrissant à la surface de l’eau, animent le paysage hivernal.
Le fleuve Jaune parcourant la bannière de Jungar sur 238 km représente 28 % de son cours total dans la région autonome de Mongolie intérieur. Au fil des ans, les autorités locales ont mis en place une série de mesures de protection et de restauration écologique, comprenant la lutte contre la désertification, la purification des eaux usées industrielles et l’adoption du système de « chef de rivière ». Ces initiatives ont non seulement favorisé le développement économique, mais aussi considérablement amélioré les conditions de vie des habitants locaux.
Gestion durable des eaux usées
Les rejets d’eaux usées industrielles sont la principale source de pollution de l’eau dans le bassin du fleuve Jaune. La bannière de Jungar, riche en ressources minières, est un important pôle industriel de la Mongolie intérieure. Zhang Kangping, directeur du service de l’environnement aquatique de la Direction de la protection de l’environnement de Jungar, affirme que la promotion du développement durable a incité les entreprises à décontaminer et à valoriser les eaux usées. Ainsi, la protection écologique se transforme progressivement en un avantage économique.
Dans l’atelier de traitement des eaux salines concentrées, un équipement de traitement fonctionne à plein régime. Des rejets des différentes entreprises chimiques de la zone de développement économique de Jungar sont extraits du chlorure de sodium et du sulfate de sodium de haute qualité.
La zone de développement économique de Jungar, un centre de l’industrie de la carbochimie locale, produit jusqu’à 300 tonnes d’eaux salines par heure. De 2020 à ce jour, l’entreprise de gaz et de chauffage de Jungar a investi 143 millions de yuans dans une usine de traitement pour valoriser les eaux rejetées.
Atelier de purification de l’eau résiduaire de la mine de charbon de Guanzigou (bannière de Jungar)
Jungar accorde une grande importance à la recherche sur la réutilisation des eaux usées générées par l’extraction du charbon. « Avec plus de 130 mines produisant plus de 18 millions de tonnes d’eau résiduaire par an, le recyclage est crucial à Jungar », déclare Zhang Kangping.
Dans l’atelier de purification, l’eau purifiée est stockée dans deux réservoirs souterrains. « Ces réservoirs peuvent contenir 2 000 tonnes d’eau purifiée, qui sont réutilisées pour la production dans la mine », déclare le directeur de l’atelier Liu Zhili. Et d’ajouter que le coût de l’eau purifiée est de 3 yuans par tonne, soit moins de la moitié du prix de l’eau souterraine utilisée jusqu’à présent. La consommation quotidienne d’eau dans la mine est d’environ 2 500 tonnes par jour, alors la réutilisation des eaux résiduaires permet d’économiser près de 10 000 yuans par jour.
Transformation de l’environnement
Jungar, située dans la région semi-aride du cours moyen du fleuve Jaune, est confrontée à une grave érosion des sols, incitant les autorités locales à considérer la lutte contre la désertification comme une priorité absolue pour la protection du fleuve Jaune.
Depuis l’an 2000, Jungar a investi 2,63 milliards de yuans dans la protection écologique. Grâce à la plantation de 6,41 millions de mu (1 mu = 1/15 ha) de forêts et de prairies, les couvertures forestière et végétale de la zone ont augmenté, passant respectivement de 8,4 % à 36,38 % et de 16,6 % à 76,2 %. De plus, la région a construit 61 km de digues standard de niveau III le long du fleuve Jaune, plus de 800 barrages de rétention de sédiments et plus de 2 000 barrages de rétention de sable. Ces mesures ont permis de limiter efficacement les dommages causés par le vent et le sable, ainsi que l’érosion du sol, traitant 2,21 millions de mu de sol et d’eau. La progression du sable a été arrêtée, les montagnes sont devenues verdoyantes et l’eau du fleuve Jaune a commencé à changer.
En tant que chef de rivière, Qiao Xu, secrétaire adjoint de la cellule du Parti du village de Xiaotanzi, effectue des inspections le long du cours d’eau deux fois par mois. Ces dernières années, il a observé une augmentation significative du nombre d’oiseaux migrateurs faisant escale à cet endroit. « Plus d’arbres, plus de prairies et plus d’oiseaux migrateurs en transit, cela prouve que notre environnement écologique s’est amélioré, déclare-t-il, ce qui renforce notre sens du devoir envers notre fleuve nourricier ! »
Xue Yong, garde-forestier en chef de la Direction des forêts et des prairies de Jungar, ajoute qu’aujourd’hui, la région attire plus de 200 espèces d’oiseaux migrateurs, parmi lesquelles on compte des cygnes blancs, des canards roux et des grues cendrées, espèces protégées de classe II en Chine.
Développement économique grâce au tourisme
Le regain de pureté des eaux du fleuve Jaune a également stimulé le développement du tourisme dans les régions du bassin.
Vue aérienne du Grand Canyon du fleuve Jaune en hiver
Le site touristique du Grand Canyon du fleuve Jaune se trouve dans le village de Dujiamao à Jungar. S’étendant sur plus de 80 km, ce canyon est l’un des plus emblématiques de la vallée du fleuve Jaune. Autrefois, les habitants de Dujiamao dépendaient principalement de l’agriculture pour leurs revenus. Aujourd’hui, le paysage pittoresque du Grand Canyon du fleuve Jaune est connu des touristes sous le surnom du « petit Trois-Gorges ». De 2021 à ce jour, le site a accueilli plus de 300 000 visiteurs. L’afflux touristique a permis au village de diversifier ses activités économiques, notamment avec le développement d’hébergements en milieu rural et restaurants, entraînant ainsi une augmentation significative du revenu par habitant.
Yao Li dans son restaurant dans le village de Xiaotanzi(XIA YUANYUAN)
Dans le village de Xiaotanzi, les amateurs de cuisine affluent pour savourer les spécialités locales. En raison de sa proximité avec le fleuve Jaune, les habitants ont développé l’aquaculture, faisant du village un haut lieu de restaurants de poissons à la campagnarde.
L’essor du tourisme local a incité de nombreux travailleurs migrants à rentrer chez eux et à entreprendre leur propre activité. En 2012, Yao Li, une villageoise, a abandonné son commerce de vêtements en ville pour ouvrir un petit restaurant de poissons dans son village natal. Elle réalise désormais un bénéfice annuel compris entre deux et trois cent mille yuans.
« Auparavant, nous étions contraints de chercher du travail en ville en tant que travailleurs migrants. Mais maintenant, nous pouvons travailler dans notre propre ville, près du fleuve Jaune. Avec l’amélioration de l’environnement, la vie des villageois s’embellit de plus en plus », déclare l’entrepreneuse. Cette initiative illustre comment la restauration de l’environnement et le développement du tourisme peuvent transformer la vie des habitants locaux et créer de nouvelles opportunités économiques.