(Xinhua/Rao Aimin)
La Chine accorde une grande importance à ses relations avec les pays africains dans le cadre de l’amitié et de la coopération à l’ère nouvelle. Elle accorde une grande importance à l’Afrique et soutient donc la communauté africaine pour renforcer la confiance et accroître les investissements conformément au principe dit « l’Afrique propose, l’Afrique consent, et l’Afrique oriente ».
Lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2024 qui s’est tenu du 4 au 6 septembre à Beijing, le président chinois Xi Jinping a affirmé que « les relations sino-africaines traversent actuellement la meilleure période de leur histoire ». Partant des intérêts fondamentaux du peuple chinois et des peuples africains, la Chine établit et développe un nouveau modèle de partenariat stratégique fondé sur l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération mutuellement bénéfique sur le plan économique, et les échanges et l’enrichissement mutuel sur le plan culturel. Le président chinois a ainsi proposé d’élever les relations bilatérales entre la Chine et tous les pays africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine à un niveau stratégique et de créer une communauté de destin Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle.
Efforts conjoints pour une communauté de destin
L’initiative du président chinois et le FCSA représentent la réponse de la Chine pour contribuer au développement de l’Afrique. La Chine est devenue le moteur principal de la croissance économique mondiale.
Au cours des dernières décennies, la Chine a effectué des progrès extraordinaires, notamment dans l’accélération de la construction d’un système économique moderne, le renforcement de l’innovation technologique, l’amélioration de la gouvernance de l’État, l’éradication de la pauvreté extrême, le développement vert, la création d’une société de moyenne aisance, et la réalisation du premier objectif centenaire. Ces accomplissements s’accompagnent d’initiatives majeures présentées par M. Xi pour la gouvernance mondiale. Le XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) a ainsi fixé en 2022 des perspectives de développement pour la Chine et a clairement défini la mission de renforcer le grand renouveau de la nation chinoise à travers une modernisation complète, notamment la prospérité commune, l’équilibre entre la civilisation matérielle et spirituelle, le vivre-ensemble harmonieux entre l’homme et la nature, ainsi que le développement pacifique.
La modernisation en Chine et en Afrique
Les racines de la modernisation chinoise remontent aux conditions historiques spécifiques de la Chine et le socialisme à la chinoise a prouvé sa capacité à refléter la nature et l’importance des conditions historiques du pays. Dans l’ère nouvelle, la modernisation chinoise apporte une première réponse à la crise mondiale multidimensionnelle post-néolibérale en explorant les possibilités d’une nouvelle forme de civilisation.
Les exigences fondamentales de la modernisation chinoise incluent notamment : « Maintenir la direction du Parti communiste chinois, poursuivre le socialisme aux caractéristiques chinoises, assurer un développement de qualité, promouvoir la démocratie populaire intégrale, enrichir la vie spirituelle des habitants, réaliser la prospérité commune de l’ensemble du peuple, favoriser une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature, renforcer la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et créer une nouvelle forme de civilisation humaine. » La réalisation du miracle chinois repose sur cette modernisation, centrée principalement sur le peuple chinois.
La Chine s’engage ainsi à promouvoir le progrès de toute l’humanité à travers sa modernisation, offrant ainsi de nouvelles opportunités au monde avec son développement, ce qui constitue une grande source de stabilité dans un contexte international difficile. La modernisation chinoise est également liée à la taille géographique du pays et à la diversité de sa population multiethnique.
Depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture, le gouvernement chinois a sorti plus de 800 millions de personnes de la pauvreté et transféré plus de 400 millions de Chinois vers la classe moyenne. Les efforts de la Chine pour lutter contre la pauvreté ont été largement reconnus par la communauté internationale.
Il convient de noter que depuis le XVIIIe Congrès du PCC, la situation dans les zones rurales chinoises s’est radicalement améliorée. Le succès du modèle de réduction de la pauvreté a suscité l’intérêt des pays en développement, qui cherchent à tirer parti des expériences chinoises pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. À cet égard, les pays africains ont exprimé leur profonde gratitude envers la Chine pour ses initiatives telles que la création d’un fonds d’assistance pour soutenir les pays du Sud, qui contribuera à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable en Afrique. Cela signifie que la modernisation chinoise contribue à la prospérité commune de toutes les nations, et « la modernisation ne consiste pas à rendre les riches plus riches ou les pauvres plus pauvres, ni à servir uniquement un petit nombre de pays ou de personnes ».
Dans ce contexte, l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) et l’Initiative pour le développement mondial (IDM) sont devenues des biens publics mondiaux, des plateformes ouvertes pour réaliser un développement commun et une prospérité partagée. Depuis son lancement par le président Xi Jinping en 2013, l’ICR a permis de réaliser plus de 3 000 projets de coopération, générant près de 1 000 milliards de dollars d’investissements, et créé 420 000 emplois dans les pays partenaires avec des chemins de fer, des routes, des aéroports, des ports et des ponts, tout en luttant contre la pauvreté. Un programme de coopération sur les changements climatiques en Afrique fait également partie de cette initiative.
La Chine prévoit de lancer l’Initiative de soutien à l’industrialisation en Afrique pour aider le continent à développer son secteur manufacturier et à diversifier son économie. Cela inclut l’orientation de plus d’aide, d’investissements et de financements vers les programmes industriels, dans le cadre du FCSA, de l’ICR et de l’IDM. De plus, le Plan de soutien à la modernisation agricole en Afrique vise à augmenter la production céréalière et à encourager les entreprises chinoises à accroître leurs investissements dans l’agriculture africaine. Ce plan a pour but d’aider l’Afrique à atteindre l’autosuffisance alimentaire, à renforcer sa capacité à garantir sa sécurité alimentaire et à atteindre ses objectifs de modernisation agricole, en luttant contre la crise alimentaire actuelle.
Le président chinois a d’ailleurs souligné qu’« un tiers de la population mondiale vit en Chine et en Afrique, et il ne peut y avoir de modernisation mondiale sans la modernisation de la Chine et de l’Afrique », appelant à élever les relations bilatérales entre la Chine et les pays africains à un niveau stratégique.
La Chine prévoit également dix plans d’action pour le partenariat sino-africain au cours des trois prochaines années pour une modernisation commune. Le gouvernement chinois fournira un soutien financier de 360 milliards de yuans au cours des trois prochaines années. Ce montant inclut 210 milliards de yuans en lignes de crédit, 80 milliards en aides diverses, et au moins 70 milliards sous forme d’investissements d’entreprises chinoises en Afrique. En outre, la Chine encouragera et soutiendra l’Afrique dans l’émission d’obligations Panda en Chine pour renforcer la coopération dans tous les domaines.
Les pays en développement, notamment en Afrique, peuvent s’inspirer de la modernisation chinoise et des succès de la Chine dans la lutte contre la pauvreté, pour réaliser les aspirations de leurs peuples à une vie meilleure et contribuer à la construction d’une nouvelle Afrique prospère, unie et forte.
*FOUAD LARHZIZER est chercheur en relations sino-marocaines et professeur à l’Université Hassan 1er - Settat.