Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), qui a pris fin récemment, les discussions ont mis l’accent sur les besoins de financement des pays en développement. Le soutien financier reste un élément essentiel pour que les pays s’orientent vers un avenir sobre en carbone. Mais alors que les pays développés s’engagent à allouer au moins 300 milliards de dollars par an à la lutte contre le changement climatique, il est nécessaire de mettre en place une stratégie multi-volets pour renforcer les réponses climatiques efficaces pour tous. « Ce fut un parcours difficile, mais nous avons trouvé un accord », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). « Cet accord permettra de maintenir l’essor des énergies propres et de protéger des milliards de vies. »
Station de surpression du parc éolien offshore de la baie de Xinghua à Fuqing (Fujian)
Compte tenu de la nature à long terme de l’accord, la Chine, en tant que plus grand pays en développement du monde, a plaidé en faveur d’une plus forte mobilisation des ressources et d’une meilleure gouvernance climatique, entre autres mesures très prometteuses.
Prenons l’exemple de la lutte contre le changement climatique. L’accent mis par la Chine sur une transition énergétique juste et équitable répond aux intérêts des pays en développement. Ces pays sont le moteur de l’action climatique, mais manquent souvent de ressources financières pour passer à une énergie propre. Combler ce déficit financier est un domaine dans lequel la communauté internationale peut jouer un rôle essentiel.
Les pays développés peuvent tirer des enseignements précieux de l’expansion rapide de la Chine dans les énergies vertes et envisager des stratégies pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement. La Chine devrait représenter plus de la moitié de la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030. Son leadership continu dans les initiatives internationales en matière d’énergie verte et ses contributions financières substantielles aux pays en développement améliorent les perspectives d’action climatique mondiale. L’approche multidimensionnelle du pays, qui s’appuie sur divers canaux de financement tels que les agences de financement du développement, les banques multilatérales de développement et les financements privés, constitue une étude de cas convaincante.
Cérémonie de livraison de VEN vers la Zone de démonstration bas-carbone de Vientiane Saysettha dans le cadre du Projet de coopération Sud-Sud Chine-Laos sur le changement climatique à Changsha (Hunan)
Compte tenu du besoin urgent de financement pour lutter contre le changement climatique dans les pays en développement, les efforts de la Chine constituent une preuve conceptuelle importante sur laquelle les pays développés peuvent s’appuyer, comme l’a déclaré le vice-premier ministre chinois Ding Xuexiang lors de la COP29. « La communauté internationale doit œuvrer de concert pour accélérer la transition énergétique de manière équitable, ordonnée et juste, maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement dans les nouvelles énergies, faciliter l’accessibilité et l’innovation des produits et technologies écologiques et favoriser l’émergence de nouvelles forces productives de qualité à un rythme plus rapide », a-t-il dit.
Reconnaissant l’importance de l’adaptation au changement climatique, la Chine souhaite également renforcer son engagement avec le Sud Global. Cela se reflète dans la volonté de la Chine de mettre en œuvre un « projet de coopération Sud-Sud » dédié aux alertes précoces et d’étendre la formation au renforcement des capacités aux pays. Les impacts négatifs du climat et les phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents ont souligné le besoin urgent d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Un sentiment croissant de marginalisation a conduit de nombreux pays dans le Sud Global à plaider en faveur d’une alliance unifiée lors de la COP29. C’est une étape importante pour promouvoir des engagements communs sur le climat, tout en incitant les pays développés à fournir un soutien financier et à renforcer l’adaptation au changement climatique.
Exposition des réalisations du projet de coopération Sud-Sud Chine-ONU à la 8e Exposition Chine-Eurasie à Urumqi (Xinjiang), le 27 juin 2024
Consciente des préoccupations spécifiques des pays vulnérables au changement climatique, la Chine a lancé une série de programmes et d’initiatives de développement en matière de durabilité. Un exemple notable est la Coalition internationale pour le développement vert de l’initiative « la Ceinture et la Route » (BRIGC), qui soutient les efforts de lutte contre la pollution, la planification des politiques environnementales et d’autres domaines clés du développement vert. La COP29 a souligné la nécessité cruciale d’une représentation solide des pays en développement dans les discussions mondiales sur le climat. La BRIGC s’aligne sur cet impératif en favorisant des partenariats cruciaux dans la finance verte, les investissements, l’innovation dans les technologies vertes et la coopération environnementale Sud-Sud, qui visent à faire progresser le programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.
Pour garantir une gouvernance climatique efficace, il est nécessaire de reconnaître et de faciliter les responsabilités distinctes entre les pays développés et les pays en développement. Les pays développés doivent montrer l’exemple en réduisant considérablement leurs propres émissions et en augmentant leurs ambitions climatiques. Cela contribuera à alléger le fardeau disproportionné qui pèse sur le Sud Global. Les pays en développement, tout en étant confrontés à des contraintes financières et de ressources, doivent également s’efforcer d’améliorer leurs ambitions climatiques. Leur résilience et leur adaptabilité sont essentielles pour une réponse climatique mondiale durable et efficace.
Les éoliennes de la Zone expérimentale intégrée de Pingtan (Fujian) dans le village touristique rural de Tanshui, à proximité de Changjiang’ao
L’appel de la Chine à des « responsabilités communes mais différenciées » en matière de changement climatique est donc significatif. En délimitant les rôles, on peut atténuer les conflits potentiels entre les pays industrialisés et ceux qui ont historiquement souffert de fortes émissions et d’un soutien financier insuffisant. Mais à quoi peuvent ressembler des contributions climatiques efficaces à long terme lorsqu’on est aux avant-postes ? Prenons par exemple les contributions de la Chine à la COP29, qui a annoncé que ses contributions nationales déterminées pour 2035 couvriraient tous les principaux secteurs de l’économie. En donnant la priorité à la réduction des émissions, la Chine démontre son engagement en faveur d’une action climatique crédible, durable et à long terme.
Pour renforcer la capacité des pays en développement à faire face aux changements climatiques, il est essentiel de soutenir durablement les projets résilients. Ces projets peuvent fournir à la fois des ressources financières et une expertise technologique, permettant aux pays vulnérables au changement climatique de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation efficaces.
Le soutien continu de la Chine au renforcement des capacités offre de précieux enseignements. Le pays a investi plus de 177 milliards de yuans dans des projets destinés aux pays en développement depuis 2016 pour les aider à relever divers défis climatiques. Pour intensifier l’action climatique mondiale, les pays industrialisés doivent accroître leur soutien financier et technologique aux pays en développement. Ces mesures sont des éléments essentiels pour une action climatique efficace dans le monde en développement. Comme l’a noté la Banque mondiale en 2023, « sans action, plus de 130 millions de personnes vivant dans les pays les plus vulnérables seront confrontés dans l’extrême pauvreté en raison du changement climatique d’ici 2030 ».
Le partage des technologies peut changer la donne en matière de réduction des émissions. En favorisant l’adoption de technologies dans les énergies renouvelables comme l’énergie éolienne, solaire et hydraulique, les pays vulnérables au changement climatique peuvent être en mesure de se préparer pour l’avenir. Pour y parvenir, les pays leaders dans le domaine des énergies renouvelables doivent non seulement accroître leurs capacités nationales, mais aussi partager activement les opportunités en matière d’énergie propre avec d’autres pays.
L’expansion rapide des énergies renouvelables en Chine est indéniable. Le pays ajouterait plus de 8 GW de capacité éolienne et solaire toutes les deux semaines, consolidant ainsi sa position de leader mondial dans les énergies renouvelables. En outre, ses investissements dans des projets d’énergie renouvelable en Afrique soulignent l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique.
Dans ce contexte, les contributions importantes de la Chine au climat, notamment dans la réduction des émissions et la gouvernance climatique mondiale, ont proposé une approche prometteuse lors de la COP29, qui vise à donner la priorité aux intérêts des pays en développement. En mettant l’accent sur l’action commune, les propositions de la Chine peuvent contribuer à rendre la coopération climatique plus efficace.
*HANNAN HUSSAIN est commentateur sur les affaires étrangères et titulaire de bourse Fullbright