Le 22 mars 2020, un lot de matériel médical donné par le gouvernement chinois arrive à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Sur la cargaison, on peut lire : « Unis nous vaincrons ».
Le virus n’a pas de frontière. Le COVID-19, ennemi commun de toute l’humanité, nous rappelle d’une manière extrêmement cruelle qu’à l’ère de la mondialisation, les pays du monde, avec leur destin étroitement lié, partagent heurs et malheurs, et qu’aucun pays ne peut rester en spectateur face aux risques et menaces. Il est impossible de vaincre la pandémie sans une réponse globale, sans une coopération internationale étroite et sans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
Seules l’entraide et la solidarité nous permettent de réussir dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Le président chinois Xi Jinping a indiqué que « la Chine et la France ont une belle tradition d’entraide fraternelle dans leurs relations bilatérales ». En 2003, pendant l’épidémie de SRAS, le premier ministre français d’alors Jean-Pierre Raffarin a tenu à faire sa visite d’État en Chine comme prévu, ce qui fut la première d’un responsable d’un grand pays occidental. Maintenant, dans cette lutte contre le COVID-19, les deux chefs d’État chinois et français se sont déclaré mutuellement à plusieurs reprises soutien et confiance par téléphone et par mail. La bataille contre l’épidémie menée par le gouvernement et le peuple chinois a bénéficié de la solidarité des divers milieux français : par exemple, le consul général de France à Wuhan Olivier Guyonvarch a passé 76 jours en confinement avec les habitants de la ville ; plus de 300 personnalités du monde de la littérature et des arts ont signé une lettre ouverte de solidarité avec le peuple chinois ; quarante acteurs français de comédie musicale ont encouragé la Chine en chantant Nous sommes avec vous ; les joueurs du Paris Saint-Germain ont eux porté des maillots spéciaux avec les caractères 中国加油 (Bon courage à la Chine).
La Chine a, de son côté, fait preuve de la même bonne volonté. Le 18 mars, deuxième jour du confinement national en France, un don de matériels médicaux offert par le gouvernement chinois est arrivé à Paris. Un grand soutien a été accordé pour faciliter l’achat de matériels et d’équipements médicaux en Chine par la partie française ainsi que pour la mise en place du « pont aérien » pour le transport des matériels médicaux.
Le 18 mars 2020 au matin, une femme fait de l’exercice physique et prend des photos à Montmartre.
Un esprit de coopération étroite est aussi indispensable pour la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. La Chine et la France, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, partagent la responsabilité importante de sauvegarder la sécurité de l’humanité. Depuis le début de l’épidémie, la co-opération sino-française dans le secteur de la santé est devenue plus active. Des experts des deux pays ont mis en place un mécanisme de consultation à distance, et des instituts de recherche scientifique ont commencé à développer conjointement des tests de diagnostic rapide, tout en explorant activement les moyens de créer un fonds de recherche conjoint sino-français. En particulier, les deux parties attachent une grande importance à la coopération internationale pour la prévention et le contrôle de l’épidémie et soutiennent le rôle central des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans l’amélioration de la gouvernance mondiale en matière de santé publique. Lors du Sommet extraordinaire du G20 sur le COVID-19, les chefs d’État chinois et français ont appelé la communauté internationale à s’unir dans la lutte contre l’épidémie, donnant une dynamique importante à la coopération mondiale contre le COVID-19. La Chine est prête à travailler avec la France pour encourager toutes les parties concernées à intensifier leur coordination et leur coopération dans les enceintes comme les Nations Unies et le G20, à fournir des efforts conjoints de prévention et de contrôle, à améliorer la gouvernance mondiale en matière de santé, à aider les pays en voie de développement et d’autres pays dans le besoin à améliorer leurs capacités, à amortir l’impact de l’épidémie sur l’économie mondiale, ainsi qu’à bâtir une communauté de santé pour l’humanité.
La construction d’une communauté de destin pour l’humanité nécessite enfin un traitement sur un pied d’égalité. Face à l’épidémie, la Chine, toujours fidèle à la vision d’une communauté de destin pour l’humanité, a rapporté la situation épidémique du nouveau coronavirus à l’OMS dès la première heure. Elle a identifié les agents pathogènes sans tarder et a partagé immédiatement la séquence génétique du virus avec l’OMS. Elle est le premier pays à avoir pris les mesures les plus fortes, les plus rigoureuses et les plus complètes de prévention et de contrôle de l’épidémie. Tout en partageant sans réserve son expérience avec les pays concernés et en fournissant une assistance à plus de 120 pays, dont la France, ainsi qu’à quatre organisations internationales, la Chine tient à promouvoir la coopération internationale contre le COVID-19 par des actes concrets. Il est pourtant dommage de voir certains pays tenter de politiser la situation épidémique, d’étiqueter le virus et de stigmatiser la Chine, ce à quoi il faut opposer une résistance résolue.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré à plusieurs reprises que « la France n’adoptera ni ne tolérera aucune mesure discriminatoire », et que pour lutter contre l’épidémie de manière efficace, la solidarité et la coopération internationale doivent être prioritaires sur toute autre considération. En janvier, la France et l’UE ont livré des masques à la Chine, et c’est maintenant la Chine qui a envoyé des masques à la France. « Cela montre que lorsque l’on fait un acte de solidarité, on peut être payé de retour ». Suite à des propos déplacés d’un éditorialiste télévisé qui a manqué de respect aux défunts à un moment où toute la Chine commémorait les martyrs et les compatriotes décédés à cause du COVID-19, le public français a laissé des messages de condamnation et a fait part de ses excuses. Concernant certains propos et actes xénophobes, la mairie de Paris a publié une déclaration pour soutenir le peuple chinois dans la lutte contre l’épidémie et a condamné tous les actes de discrimination contre les personnes d’origine asiatique.
Dans la lutte contre le COVID-19, le gouvernement, le monde des affaires et le grand public français ont été en grande majorité amicaux envers la Chine. Les trois mots que j’ai entendus le plus sont « soutien », « confiance » et « coopération ». Pourtant, certains médias, journalistes et soi-disant « experts de la Chine » français ont parfois tenus des propos discordants qui ne doivent pas être pris à la légère. L’ambassade de Chine en France y réagit résolument, en temps opportun, pour rétablir les faits. Ce n’est que de cette manière que les préjugés et les mensonges pourront être évités, que le public français pourra connaître la vraie Chine, et que les relations sino-françaises se consolideront et avanceront plus loin à pas assurés.
À l’heure actuelle, la Chine et la France se trouvent à des périodes différentes de la lutte contre l’épidémie. Bien que la situation épidémique en France reste sérieuse, nous avons confiance dans le fait que la France pourra vaincre le virus. Fidèles à la vision d’une communauté de destin pour l’humanité, nous voulons travailler avec la France afin de mettre pleinement en œuvre le consensus entre les deux chefs d’États, de consolider les relations traditionnellement amicales entre la Chine et la France en luttant conjointement contre l’épidémie, ainsi que de rassembler nos forces pour relever les défis à l’échelle mondiale et bâtir ensemble un monde meilleur.
LU SHAYE est ambassadeur de Chine en France.