Allocution de l'Ambassadeur LU Shaye à la célébration de la Fête de la mi-automne organisée par le Groupe Barrière
Ambassade de Chine en France | Updated: 2022-09-14 14:54:00
Lu Shaye Ambassadeur de Chine en France

Madame la sénatrice Catherine Dumas,

Monsieur le vice-président Alexandre Desseigne-Barrière,

Mesdames et Messieurs, chers amis,

C’est un réel plaisir pour moi de revenir, un an après, au dîner organisé par le Groupe Barrière pour célébrer la fête traditionnelle chinoise de la mi-automne et me retrouver parmi les amis anciens et nouveaux. Par rapport à l’an dernier, le monde comme la Chine ont connu de nouveaux changements. Chers amis, vous êtes les témoins, les acteurs et les promoteurs du développement de la Chine et de la coopération sino-française. Je voudrais profiter de cette occasion pour parler avec vous, entre autres, de la lutte contre la COVID-19 en Chine, du développement économique et social chinois, de la paix et du développement dans le monde, ainsi que du 20e Congrès du Parti communiste chinois.

Depuis le début de cette année, la situation internationale devient de plus en plus tumultueuse et difficile, la Chine fait face à des tâches ardues et lourdes en matière de réforme, de développement et de stabilité, et est confrontée à des résurgences sporadiques des cas de COVID-19 dans plusieurs villes. Dans ce contexte, le gouvernement chinois a toujours placé le peuple au cœur des préoccupations et coordonné efficacement la lutte contre la COVID-19 et le développement économique et social. Nous avons atteint les objectifs fixés, à savoir : juguler l’épidémie, stabiliser l’économie et sécuriser le développement.

Actuellement, à l’île de Hainan, au Sichuan,au Xizang et au Xinjiang, les résurgences de l’épidémie sont toutes sous contrôle. A l’échelle nationale, sur la partie continentale de la Chine, le nombre des cas confirmés par jour est ramené à environ 300. La politique « zéro COVID dynamique » s’est avérée être l’approche la plus efficace et la plus adaptée aux conditions nationales de la Chine. Or certains médias occidentaux continuent à se moquer de cette politique. Objectivement parlant, la Chine reste un pays en développement, et ses ressources médicales ne sont pas aussi abondantes que celles des pays développés. Si nous adoptions l’approche dite « Tang Ping » ou « s’allonger à plat », qui consisterait à laisser le virus se propager, le système de santé en Chine serait débordé par les vagues de contamination. La population chinoise étant 20 fois plus importante que la France, si les contaminations et les décès survenaient à la même proportion qu’en France, il y aurait environ 600 millions de cas confirmés et 3 millions de décès en Chine. Pouvez-vous imaginer ce scénario catastrophique ? Pour schématiser, la politique « zéro COVID dynamique » consiste à éteindre chaque résurgence de la COVID-19 dès son apparition, afin d’éviter tout rebond à grande échelle. Certes, elle a un impact non négligeable sur le développement économique, mais elle est la moins coûteuse parmi toutes les stratégies anti-épidémiques, et a permis de protéger au maximum la vie et la santé de la population, et d’assurer l’ordre normal de la vie et de la production.

Aujourd’hui, le monde se trouve toujours dans la phase pandémique de la COVID-19, et le risque d’une reprise en automne reste élevé. La Chine continuera à appliquer la politique « zéro COVID dynamique », mais elle ajustera et optimisera aussi ses mesures sanitaires en temps utile en fonction de l’évolution de la situation épidémique. J’aimerais profiter de cette occasion pour partager avec vous quelques bonnes nouvelles. Il y a deux mois, nous avons déjà réduit le délai de quarantaine pour les personnes entrées sur le territoire chinois, de « 14 jours de quarantaine dans des locaux désignés + 7 jours de suivi sanitaire à domicile » à « 7 jours de quarantaine + 3 jours de suivi à domicile ». Et récemment, nous avons encore adopté de nouvelles mesures pour faciliter la mobilité humaine : les étudiants étrangers souhaitant suivre une formation diplômante en Chine peuvent désormais demander des visa d’études et leurs familles peuvent demander des visas de regroupement ou de visite familiale pour aller en Chine ; les personnes ayant statut de résident permanent en Chine ou titulaires d’un permis de séjour d’études en cours de validité peuvent entrer directement en Chine sans demander de visa ; les personnes désirant se rendre en Chine pour motif de reprise de travail ou d’activités commerciales, ainsi que leurs familles souhaitant les rejoindre pour regroupement ou visite familiale, n’ont plus besoin de fournir de lettres d’invitation délivrées par les autorités compétentes chinoises lors de leur demande de visa; le mécanisme de « coupe-circuit » des vols internationaux de passagers a été optimisé et ajusté, le nombre de vols à destination de la Chine devrait encore augmenter.

Les mesures susmentionnées permettront de faciliter davantage les échanges humains entre la Chine et le reste du monde. Et les entrepreneurs français sont bien sûr les bienvenus pour se rendre en Chine en fonction de leurs besoins, afin de développer des échanges et des coopération en face à face. Ils peuvent venir en Chine rencontrer leurs partenaires chinois dans une bulle fermée sans avoir à observer la quarantaine.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Ces dernières semaines, le gouvernement chinois a successivement publié les chiffres économiques du deuxième trimestre et du mois de juillet. Dans leurs reportages, certains médias français ont présenté l’avenir de la Chine sous un jour bien sombre. A ce sujet, je voudrais souligner trois points :

Premièrement, en raison de nombreux facteurs défavorables : tensions géopolitiques, morosité de l’économie mondiale, résurgences locales de la COVID-19 et intempéries comme la canicule et la sécheresse, l’économie chinoise est en effet confrontée à des problèmes et défis saillants, la croissance a connu un certain ralentissement. Mais nous avons pris des mesures et nous sommes confiants dans notre capacité à assurer la stabilité du développement économique. Le gouvernement chinois a mis en place un ensemble de 33 mesures couvrant six domaines : les finances, la politique monétaire, l’investissement et la consommation, l’énergie et l’alimentation, la chaîne industrielle, ainsi que le bien-être de la population, afin de stabiliser l’économie.

Depuis le mois de juillet, la dynamique de reprise de l’économie chinoise affichée au deuxième trimestre s’est poursuivie. En juillet, la valeur ajoutée des grandes entreprises industrielles a augmenté de 3,8% sur un an, le volume des ventes au détail des articles de consommation, de 2,7%, et le volume global de l’import-export des marchandises a même bondi de 16,6%. Au second semestre, nous ferons tout notre possible pour consolider la tendance de la reprise et nous efforcer d’obtenir les meilleurs résultats.

Deuxièmement, la Chine reste la principale économie la plus dynamique du monde. Avec la prolongation de la pandémie de la COVID-19 et de la crise ukrainienne, chaque pays rencontre des difficultés, la croissance mondiale s’est ralentie dans l’ensemble. Alors que de nombreux grands pays manufacturiers ont enregistré de rares déficits commerciaux mensuels, la Chine a réalisé un excédent commercial de 450 milliards d’euros pour les sept premiers mois. La  Chine ne cherche pas exprès l’excédent commercial, mais cela reflète l’énorme potentiel, la forte résilience et le grand dynamisme de l’économie chinoise.

En fait, la Chine représente un potentiel de marché non négligeable, de nombreux groupes occidentaux comme Barrière poursuit sa volonté de se développer en Chine malgré les crises sanitaire et économique. Je suis ravi de savoir que l’Éclair de Génie(闪电巴黎甜品店) du Groupe Barrière a juste vu le jour au mois d’août à Beijing, également sa 4e boutique en Chine. Ces décisions représentent une vision stratégique de Barrière que j’apprécie beaucoup.

En juillet, le taux d’inflation en Chine s’est établi à 2,7 %. Nous sommes confiants de pouvoir baisser le taux d’intérêt afin de maintenir les liquidités à un niveau raisonnablement abondant et d’accroître le soutien à l’économie réelle, sans « sortir l’artillerie lourde ». Nous disposons encore des marges de manœuvre et des outils politiques suffisants pour relever les défis. Les fondamentaux de l’économie chinoise, marqués par une soutenabilité durable, restent inchangés.

Troisièmement, la détermination de la Chine à élargir son ouverture sur l’extérieur demeure inébranlable. Depuis des années, certains hommes politiques et médias occidentaux accusent la Chine de pratiquer l’« économie autarcique », le « découplage » et le repli sur soi. C’est totalement infondée. Comme l’a souligné le président Xi Jinping, « la réforme et l’ouverture sont un coup de maître décidant de l’avenir de la Chine contemporaine et de la réalisation du grand renouveau de la nation chinoise ». Puisque c’est « un coup de maître », pourquoi l’abandonner ? En réalité, ce sont les Etats-Unis qui cherchent à se découpler de la Chine et à rompre la chaîne d’approvisionnement. Il est regrettable que certaines personnes en Europe portent aussi cette idée.

Les fleuves ne coulent pas à rebours, et le courant historique du développement et de l’ouverture ne changera pas. La Chine a tenu ses promesses d’une ouverture plus grande. La liste négative d’accès au marché pour les investissements étrangers s’est raccourcie pour la cinquième année consécutive. Au cours du premier semestre, la Chine a attiré plus de 110 milliards de dollars d’investissements étrangers, soit une hausse de 17,4% en glissement annuel en données comparables. Nous continuerons à faire progresser le développement économique par la réforme et l’ouverture, et à insuffler plus de dynamisme à la reprise économique mondiale.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Le monde d’aujourd’hui est entré dans une nouvelle période de turbulence et de transformation. La paix et le développement, qui sont toujours les thèmes majeurs de notre époque, sont confrontés à de sérieux défis. D’une part, la pandémie de la COVID-19 a compromis les acquis du développement mondial de plusieurs années, la reprise économique mondiale demeure fragile et faible, le fossé de développement Nord-Sud s’est encore creusé, et les problèmes de pauvreté, de soins médicaux et d’éducation auxquels sont confrontées les populations les plus modestes, que ce soit dans les pays en développement ou les pays développés, se multiplient. D’autre part, la guerre est revenue sur le continent européen, le vent de la « nouvelle guerre froide » souffle fort, l’hégémonisme, l’unilatéralisme et la politique des blocs gagnent du terrain, ce qui pose des menaces sérieuses à la paix et à la sécurité dans le monde.

La paix et le développement sont la quête éternelle de l’humanité. Dans l’optique historique, aujourd’hui, l’humanité est plus que jamais interconnectée et interdépendante. Qu’il s’agisse de la crise financière, de la pandémie de la COVID-19 ou de la crise ukrainienne, leurs impacts touchent rapidement le monde entier, aucun pays ne peut être épargné, ou faire cavalier seul. Cela prouve une fois de plus que l’humanité vit dans une communauté d’avenir partagé. Partout dans le monde, l’aspiration des peuples à une vie meilleure est inchangée, de même que la mission historique de la communauté internationale d’affronter les adversités dans la solidarité est inchangée.

Ces deux dernières années, se focalisant sur les thèmes de notre époque et répondant aux enjeux de notre temps, le président Xi Jinping a avancé l’Initiative pour le développement mondial et l’Initiative pour la sécurité mondiale. Le concept fondamental de l’Initiative pour le développement mondial est de placer le peuple au-dessus de tout, son objectif le plus important est de contribuer à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Cette initiative, qui répond aux besoins communs de tous, a rapidement obtenu le soutien des Nations Unies et de plus de 100 pays. Nous sommes depuis toujours d’avis que seul le développement durable est le bon développement, et que seul le développement commun est le véritable développement. Nous sommes prêts à travailler avec le reste du monde pour construire ensemble une communauté mondiale pour le développement, pour qu’aucun pays ni personne ne soit laissé pour compte.

L’Initiative pour la sécurité mondiale comprend notamment « six engagements », à savoir : tous les pays doivent s’engager à porter une vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable ; s’engager à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays ; s’engager à observer les buts et principes de la Charte des Nations Unies ; s’engager à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays ; s’engager à rechercher, par la voie du dialogue et de la concertation, des solutions pacifiques aux divergences et différends interétatiques ; et enfin, s’engager à adopter une approche globale pour préserver la sécurité conventionnelle et la sécurité non conventionnelle. Cette initiative fournit à la communauté internationale des pistes de réflexion, des fils conducteurs et des voies à suivre pour résoudre les conflits et les différends actuels, construire une architecture de sécurité effective, équilibrée et durable, et bâtir la paix et la stabilité dans le monde.

La sécurité est une condition préalable au développement, et le développement est une garantie de la sécurité. Les deux sont étroitement liés et se complètent mutuellement, tout comme les deux ailes d’un oiseau. Les deux initiatives que je viens de présenter sont conformes au courant de notre époque que représentent la paix, le développement et la coopération gagnant-gagnant, et répondent à l’aspiration universelle de la communauté internationale à défendre la paix mondiale, à porter le multilatéralisme et à œuvrer à l’avènement d’un monde meilleur post-COVID-19.

Avant de terminer, je voudrais dire un mot sur le 20e Congrès du Parti communiste chinois, qui s’ouvrira le 16 octobre prochain. Sous la direction du Comité central du PCC uni autour du secrétaire général Xi Jinping, la Chine a accompli au cours de la dernière décennie de nouvelles réalisations historiques dans les chantiers de la réforme, de l’ouverture et de la modernisation du pays, et elle avance à un rythme accéléré vers une voie de développement de meilleure qualité, plus efficace, plus équitable, plus durable et plus sûre. Le 20e Congrès est l’agenda le plus important dans la vie politique du PCC et de la Chine de cette année. Une série de nouvelles pensées, de nouvelles initiatives et de nouveaux objectifs seront avancés, ce qui non seulement tracera de nouvelles perspectives pour le futur développement de la Chine, mais aussi favorisera grandement l’amitié et la coopération entre la Chine et les autres pays du monde, dont bien sûr la France. Et je serai heureux de vous retrouver après le 20e Congrès du PCC pour vous présenter cet événement, et discuter avec vous de l’avenir de l’amitié et de la coopération entre la Chine et la France.

Je vous remercie de votre attention.

Numéro 12 avril-juin 2022
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