Dans le climat actuel, où le conflit militaire a éclaté sur le territoire européen, nous laissant tous perplexes face à l’avenir, il est important de regarder ce que la Chine propose.

En effet, du 5 au 11 mars s’est déroulée la cinquième session de la XIIIe Assemblée populaire nationale. Li Keqiang, premier ministre du Conseil des affaires d’État, a présenté le Rapport d’activité du gouvernement.

En huit points, le gouvernement a mis en évidence les réussites de la Chine et les perspectives qu’elle compte poursuivre.

Le premier point souligne la continuité des politiques macroéconomiques. C’est cette continuité qui permet à la Chine de sortir de la crise liée à la pandémie de COVID-19 et ainsi de garantir une stabilité financière pour tous ces citoyens. C’est en suivant un principe de prudence que le gouvernement a pu abaisser à deux reprises le ratio de réserves obligatoires, ce qui a entraîné une diminution des taux d’intérêt sur les prêts. Les travaux de prévention et de résolution des risques de la dette locale ont progressé de manière ordonnée. Ce premier point a directement impacté le deuxième. En effet, le gouvernement chinois, en garantissant son économie globale, a pu prendre soin des entreprises en difficulté en créant et en appliquant des aides. En 2021, l’État a procédé à une réduction d’impôts et de charges qui dépasse 1 000 milliards de yuans. Une autre aide a été de permettre aux PME et aux micro-entreprises de l’industrie manufacturière ainsi qu’aux producteurs d’électricité au charbon et aux fournisseurs de chauffage de reporter temporairement le paiement de leurs impôts. Ces efforts ont posé les bases de la reprise.

Ces deux premiers points sont les leviers qui ont soutenu le troisième, à savoir élargir l’ouverture et continuer d’améliorer l’environnement des affaires. Améliorer l’environnement des affaires, c’est permettre à tous les citoyens d’accéder à la création d’entreprise en simplifiant les démarches administratives. À ce niveau, il s’agit aussi de bâtir des partenariats stratégiques avec des entreprises autour de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le quatrième point du gouvernement est celui touchant à l’innovation. Là encore, la Chine fait fort en annonçant la construction de laboratoires nationaux, en augmentant les fonds de recherche et en améliorant la protection des droits d’auteurs. Les industries peuvent ainsi se concentrer sur la recherche et le développement de nouveaux projets et gagner en rentabilité.

Cependant, l’ensemble de ce développement ne doit pas faire oublier l’aspect environnemental en Chine. C’est ce que souligne le cinquième point de ce rapport qui promeut le développement harmonieux des villes et de la campagne. Faire vivre les villes, ce n’est pas oublier les campagnes et encore moins omettre de bien prendre en compte de l’environnement. L'urbanisation des districts a été pensée en ce sens. Les agriculteurs de céréales ont reçu une aide de 20 milliards de yuans. En parallèle, le gouvernement a confectionné une politique d’amélioration de l’habitat rural.

Le sixième point du rapport met en exergue le fait que la Chine ne veut pas négliger son engagement envers le climat. Il s’agit, pour elle, d’appliquer la protection écologique et de favoriser le développement durable. Et sur ce point, la Chine a de l’avance sur l’ensemble des pays. En effet, elle encourage la réduction de l’usage d’engrais chimiques et le développement de centrales à énergies renouvelables. Le gouvernement souligne ici qu’il poursuit son objectif d’atteindre son pic d’émissions de CO2 avant 2030. Il a également annoncé l’ouverture d’un marché national d’échanges des quotas d’émissions de carbone.

Le septième point présente l’engagement considérable du gouvernement en matière d’amélioration du bien-être de la population. En cette période de crise, la Chine a mis en place de nombreuses aides, notamment à destination de 37 millions d’élèves. Le plafond des prêts aux étudiants gouvernementaux a été rehaussé de 4 000 yuans par personne et par an, permettant à plus de cinq millions d’étudiants d’en bénéficier. Mais ce n’est pas tout : la retraite a été revue à la hausse. Pour les personnes atteintes de handicap ou de maladie grave, un minimum vital est désormais garanti. En outre, l’assurance-maladie a pris en charge davantage de remboursements de soins. La prise en charge des personnes âgées a également été améliorée et les logements sociaux bénéficient d’un nouveau programme. Ce point du rapport est tout à fait passionnant et important, car il évoque certes l’aspect social mais aussi le développement de projets culturels nationaux et internationaux (comme les foires internationales et les JO).

Le huitième point du rapport met en évidence les modifications de gouvernance qui sont intervenues dans le modèle chinois. L’État a réalisé des audits pour répondre aux demandes de sa population. Un plan de sécurité nationale a été conçu. Cette garantie de stabilité et d’unité nationale est également garantie par la volonté d’ouverture de la Chine et sa participation à la diplomatie mondiale. Xi Jinping ainsi que le gouvernement ont participé à des évènements internationaux (G20, BRICS, etc.) mettant sur le devant de la scène internationale le fonctionnement de la Chine et proposant la mise en place d’un multilatéralisme.

Lire ce rapport en cette période si agitée pour l’Europe offre une vision positive d’un développement pacifique. Nous voyons que la Chine, en élaborant des plans quinquennaux et en réalisant des rapports réguliers sur les avancées de ses politiques, montre que nous devons aller de l’avant à pas assurés. Ce rapport met en évidence la nécessité d’établir de nouveaux modèles de développement fondés sur la qualité. Placer au cœur du développement « la qualité », c’est garantir la stabilité pour tous, tant sur le plan social que sur le plan écologique. La Chine nous prouve ainsi que dans ce contexte, nous avons encore des possibilités d’espérer.

*SONIA BRESSLER est écrivaine et experte française sur la Chine.