Une employée porte des pots dans la serre du Parc industriel d’agriculture écologique et biologique du village de Gaofeng, à Tongren (Guizhou), le 23 juin 2020.
Dans la lutte contre la pauvreté, la dernière ligne droite est la plus difficile. Cela concerne principalement des personnes âgées, affaiblies, malades, et handicapées. Selon les statistiques, 40,7 % des personnes démunies sont malades, 20,2 % handicapées, et 18,5 % âgées de plus de 65 ans. La majeure partie n’est pas autonome. Les zones où les populations pauvres se concentrent et où les conditions naturelles sont défavorables entravent la réduction de la pauvreté. Afin de remporter cette bataille ardue de l’éradication de la pauvreté dans les délais impartis, nous devons nous en tenir à la stratégie d’aide précise et d’éradication ciblée.
Développer l’activité industrielle et favoriser l'emploi
La réduction de la pauvreté par le développement de l’activité industrielle est un plan à long terme visant à renforcer le développement durable des zones touchées et à aider les pauvres à trouver un emploi localement. Elle se caractérise par une réduction d’ampleur de la pauvreté et l’accroissement des revenus. C’est donc une modalité efficace de réduction de la pauvreté. Différentes mesures ont été prises à cet effet. Primo, le système politique national et local de lutte offre une garantie politique pour le développement de l’activité. Secundo, chaque district développe un secteur d’activité spécifique et chaque village un produit qui lui est propre. Tertio, l’adoption des mesures globales tous azimuts et diversifiées.
L’emploi permet de mettre en place un mécanisme bénéfique et à long terme pour stabiliser la réduction de la pauvreté. Afin d’élargir les canaux d’accès à l’emploi, l’État a adopté diverses mesures. Primo, renforcer le soutien à l’entrepreneuriat et encourager les agriculteurs et les éleveurs, ainsi que les jeunes diplômés, à retourner au pays pour entreprendre. Secundo, créer des plateformes de reconversion et proposer des formations, des services de conseil et d’intermédiation afin de stabiliser l’emploi. Tertio, créer des postes de service communautaire pour les pauvres qui souhaitent travailler mais souffrent d’incapacité ou qui ne peuvent pas s’éloigner. À la fin de 2018, 2,95 millions de personnes pauvres avaient bénéficié d’un emploi, plus de 30 000 ateliers de lutte contre la pauvreté avaient été établis pour employer 770 000 personnes pauvres locales.
Des réimplantations pour améliorer la qualité de vie
Pour les zones pauvres où les conditions d’existence sont déplorables, les réimplantations permettent d’améliorer la situation, mais aussi le sentiment de bonheur. En relocalisant, il est possible d’atténuer les obstacles géographiques qui entravent l’existence et le développement des personnes pauvres. Les mesures de financement et de soutien à l’emploi qui les accompagnent ouvrent la voie au développement et à la prospérité. La réalisation des objectifs en termes de réimplantation, de stabilité et de prospérité permet aux bénéficiaires de vivre en paix et de se complaire dans leur travail, avec un sentiment de bonheur accru.
Fin avril 2020, la réimplantation à travers le pays avait fait des progrès décisifs, et sur les 9,515 millions de personnes pauvres enregistrées, 99,4 % avaient été réinstallés, et dans plus de 90 % des foyers, au moins une personne avait un travail. Au total, 9,2 millions de personnes avaient été tirées de la pauvreté grâce à la réimplantation.
Depuis 2012, la Chine a continuellement augmenté ses investissements dans des infrastructures telles que l’eau, l’électricité, les routes et l’Internet afin de résoudre une fois pour toutes les faiblesses dans le développement rural aux premiers stades de la réforme et de l’ouverture. Fin 2018, les zones pauvres avaient essentiellement résolu les problèmes de sécurité en électricité et en eau potable ; la proportion de villages naturels avec téléphone, télévision par câble et haut débit avait atteint respectivement 99,2 %, 88,1 % et 81,9 %, soit une augmentation de 5,9, 19,1 et 43,6 points de pourcentage par rapport à 2012. La proportion de villages naturels avec une route goudronnée dans les zones pauvres était de 82,6 %, soit une augmentation de 22,7 points de pourcentage par rapport à 2013. La proportion de villages naturels desservis par autocar était de 54,7 %, une progression de 15,9 points de pourcentage par rapport à 2013. Enfin, le traitement centralisé des déchets a été réalisé dans les villages naturels couvrant 78,9 % de la population rurale, soit une augmentation de 49 points de pourcentage par rapport à 2013. Le cadre de vie et les conditions de développement dans les zones pauvres se sont donc considérablement améliorés.
Le 10 juin 2020, à l’école primaire Peng Yongwu dans le district de Yunyang, à Chongqing, des enfants « laissés derrière » font la queue à la cafétéria de l’école pour recevoir une ration supplémentaire de lait.
Renforcer le rôle de la réduction par l’éducation
L’éradication de la pauvreté par l’éducation (une des cinq modalités avec la réduction de la pauvreté par l’activité industrielle, par les réimplantations, par la compensation écologique, et par l’octroi d’un filet de protection sociale) est cruciale. « Pour régler le problème de pauvreté, il faut d’abord régler celui de l’ignorance ; pour aider les pauvres, il leur faut d’abord la volonté. » Afin de résoudre le problème du faible niveau d’éducation de la main-d’œuvre et de manque de prédisposition des travailleurs, il faut remédier au manque de qualification, d’esprit d’entrepreneuriat et de débouchés agricoles, éliminer complètement les contraintes éducatives dans le développement socioéconomique des zones de grande pauvreté, bloquer la transmission intergénérationnelle de la pauvreté à la source et promouvoir la réduction de la pauvreté et le développement dans les zones de grande pauvreté.
À cette fin, la Chine a pris de nombreuses mesures fructueuses. La première consiste à mettre pleinement en œuvre les diverses mesures ciblées de réduction de la pauvreté et les politiques d’aide aux élèves au cours de la scolarité obligatoire, afin de garantir que les élèves issus de familles en difficulté n’abandonnent pas leurs études en raison de la pauvreté. La seconde concerne l’amélioration d’un mécanisme d’éducation juste et équitable et la promotion de l’équité dans l’éducation. La troisième consiste à accroître les investissements et les ressources dans les zones frappées par la grande pauvreté, et s’efforcer d’améliorer la qualité de l’éducation dans les zones très pauvres ainsi que le niveau d’éducation de la population pauvre. La quatrième consiste à veiller à l’allocation rationnelle et égale des ressources éducatives, comme l’affectation des enseignants et de chefs d’établissement dans les campagnes pour soutenir le système éducatif, et maximiser l’allocation des talents et des ressources de manière égale afin que les élèves des zones pauvres bénéficient de ressources appropriées et que la qualité de l’enseignement s’en ressente.
Dissiper les préoccupations sur la santé des pauvres
La réduction de la pauvreté par un filet de protection sociale est une garantie pour les familles qui ne peuvent ni quitter la pauvreté grâce à l’activité industrielle ou par l’emploi. Chaque foyer doit bénéficier d’une protection. Pour combiner efficacement l’assistance sociale et la réduction de la pauvreté, il faut optimiser l’offre politique, améliorer les garanties contre la pauvreté rurale, entretenir les foyers particulièrement pauvres, fournir une assistance temporaire et d’autres mesures de soutien à la lutte contre la pauvreté, et faire jouer pleinement son rôle au filet de protection sociale pour remporter la bataille contre la pauvreté.
La pauvreté et la rechute dans la pauvreté pour cause de maladie ont toujours eu une prévalence élevée dans les régions rurales. Les mesures de santé pour lutter contre la pauvreté permettent aux gens de ne plus se soucier de leur santé. Diverses mesures ont été appliquées. D’abord, établir et améliorer la politique de l’assurance médicale pour réduire le fardeau des soins de santé afin que les personnes pauvres puissent faire face en cas de maladies. Ensuite, améliorer l’offre médicale dans les zones de grande pauvreté, afin que les personnes pauvres puissent consulter un médecin. Enfin, développer des services de santé, notamment par un programme de suivi individuel, pour une prise en compte de la maladie. Le Rapport national de surveillance de la réduction de la pauvreté en matière de santé 2019 montre que le programme d’assistance médicale couvre 25 maladies, permettant de traiter 15,64 millions de patients pauvres et faisant baisser de 31 % en moyenne les frais médicaux. Le taux de couverture est de 98 % et parmi les patients traités, plus de 70 % sont sortis de la pauvreté.
La motivation intrinsèque pour éradiquer la pauvreté
Les cadres en charge de la pauvreté déployés dans les villages ont aidé à jeter un pont de communication et de soutien avec les personnes pauvres. Ils peuvent rapidement donner des informations sur les politiques de réduction de la pauvreté, promouvoir la mise en œuvre de projets d’aide et former un grand nombre de talents pour la revitalisation rurale du pays. Ils peuvent également superviser le fonctionnement des organisations villageoises.
Il est crucial de stimuler la motivation intrinsèque pour éradiquer la pauvreté. Toutes les personnes en charge de ce travail, à tous les niveaux, doivent innover dans la communication pour que les politiques soient compréhensibles, pour que les pauvres puissent s’en prévaloir. Les activités culturelles et sportives aident ainsi les ménages pauvres à retrouver confiance en la vie et dans le travail, à prendre part au développement de l’activité industrielle, et à leur donner la force et la volonté de sortir de la pauvreté.
TAN WEIPING : directeur général adjoint du Centre international de la réduction de la pauvreté