Perché dans le canyon de la rivière Jinsha, entre Sichuan et Yunnan, Abuluoha était l’un des villages les plus isolés de Chine. Ce petit village de montagne n’avait même pas accès à l’électricité jusqu’au début des années 2010. En 2020, sa connexion au réseau routier a marqué un tournant. La métamorphose de ce village a été rendue possible grâce à la politique nationale d’assistance ciblée aux démunis.
Sous l’impulsion de Jilie Ziri, jeune secrétaire de la cellule du Parti communiste chinois du village et député à l’Assemblée populaire nationale, Abuluoha mise sur l’agriculture et le tourisme. Les oranges Navel, cultivées sur 350 mu (1 mu = 1/15 ha), promettent des revenus annuels de 500 000 yuans d’ici 2027. La maison d’hôtes Bugu Niao, inspirée du coucou, oiseau de bon augure pour l’ethnie Yi, devrait générer 100 000 yuans cette année.
Mais le rêve ne s’arrête pas là : les villageois espèrent un pont reliant l’autoroute Yibin-Panzhihua, qui ouvrira en 2025, pour désenclaver définitivement la région. Un projet porté par Jilie Ziri aux « Deux Sessions » à Beijing.
Cette renaissance, c’est aussi celle des mentalités. La danse traditionnelle Dati autour du feu, lors du départ de Jilie Ziri pour Beijing, incarne une joie collective : celle d’un village qui, après avoir connu la tyrolienne et les lampes à pétrole, écrit désormais son avenir en harmonie avec la modernité.