Dans la déclaration Climate X Global Youth initiée et rédigée par les participants au Dialogue entre les jeunes chinois et américains le 8 octobre 2021, un engagement solennel a été pris : « Nous, leaders du futur, devons prendre part aux actions zéro carbone. Nous assumons tous la mission commune de parvenir à un avenir zéro carbone. »
Établie après plus d’un mois de révisions, cette déclaration reflète les ambitions de la jeunesse face au changement climatique. Elle a été simultanément publiée lors de la cérémonie de clôture du Sommet mondial de la jeunesse sur le futur zéro carbone, organisé par l’Université Tsinghua, le 5 novembre 2021, et de la 26e Conférence des Parties (COP26) à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. La délégation chinoise l’a par la suite soumise aux 196 délégations nationales de la COP26 et à des fonctionnaires de l’ONU.
Xie Canyang participe à la COP15 à la Convention sur la diversité biologique à Kunming.
Ce sommet est organisé chaque année par l’Alliance mondiale des universités sur le climat (GAUC). Les jeunes de tous les continents y échangent leurs recherches et leurs points de vue sur le changement climatique. En 2021, 15 universités mondialement réputées ont organisé ensemble 30 activités, qui ont attiré l’attention de plus de 1,25 million de personnes. Xie Zhenhua, envoyé spécial de la Chine pour le changement climatique, Nick Bridge, représentant spécial du ministère britannique des Affaires étrangères pour le changement climatique, Nicholas Stern, professeur de la London School of Economics and Political Science et des présidents d’universités de l’alliance ont été invités.
J’ai participé à ce sommet cette année. Je m’intéresse depuis longtemps au changement climatique et au développement durable. Plus je connais les questions liées au climat, plus je découvre que la lutte contre le changement climatique n’est pas seulement d’affaire des pays dans le cadre de la gouvernance mondiale qui semble éloignée des masses, mais aussi la responsabilité des jeunes. J’ai pu constater que leurs observations et leurs idées sur les actions climatiques font appel à des réflexions profondes. Je me suis beaucoup inspiré de leurs études, de leurs initiatives et de leurs idées. Cinq jeunes ont par exemple conçu un logiciel pour que les villes côtières puissent identifier les risques climatiques, renforçant leur capacité à parer aux éventualités qui en résultent.
Pourquoi ne pas permettre au monde de connaître les idées créatives des jeunes ? Ils sont les témoins du changement climatique et seront une force principale en la matière. Nous, les jeunes, souhaitons donner de la voix de manière ferme, rationnelle et pragmatique.
J’ai eu la grande chance de participer à la révision de la rédaction de la déclaration. Les rédacteurs ont envoyé une lettre ouverte à environ 1 000 jeunes de plus de 40 pays pour recueillir leurs suggestions. Il a surtout fallu se concentrer sur les actions coordonnées liées au changement climatique et aux autres domaines de développement durable. En effet, le changement climatique cause des défis multidimensionnels en matière de développement durable. Il a en effet des incidences sur l’économie, les récoltes céréalières, l’énergie, la santé et la biodiversité. Il est donc nécessaire de trouver des solutions coordonnées et efficaces pour la décarbonation et le développement durable. À notre grande surprise, des jeunes venus de dizaines d’universités, de lycées, d’organisations sociales et de communautés ont fait de nombreuses propositions constructives, rendant la déclaration plus diverse et plus inclusive.
Cérémonie de remise des prix du Sommet mondial de la jeunesse sur le futur zéro carbone
Cette déclaration a été publiée lors d’une activité de la COP26 intitulée Youth and Public Empowerment. Elle encourage les jeunes du monde entier à répondre à l’appel de leur époque, à défendre l’esprit du multilatéralisme et à assumer les responsabilités dans la lutte contre le changement climatique et la promotion du développement durable. Elle les appelle également à devenir de meilleurs « acteurs, chercheurs, défenseurs et collaborateurs » et à offrir leur sagesse et leurs solutions pour construire un monde zéro carbone et une communauté de vie pour l’homme et la nature. Xie Zhenhua s’en est félicité et l’a transmise aux 196 autres parties à l’Accord de Paris pour permettre aux personnes élaborant les politiques sur la gouvernance mondiale du climat d’entendre la voix des jeunes.
Depuis la déclaration de l’objectif de neutralité carbone par le président chinois Xi Jinping en 2020, je constate que deux forces se renforcent sans cesse : la première, c’est l’inébranlable détermination du gouvernement chinois à lutter contre le changement climatique et à réaliser le développement durable ; la seconde, c’est la participation active de tous les pans de la société aux actions climatiques. J’ai beaucoup de camarades qui s’engagent dans ce combat. Certains d’entre eux travaillent dans des services gouvernementaux ou des organisations internationales et s’occupent de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques climatiques chinoises et mondiales ; d’autres travaillent dans des ONG et des entreprises pour promouvoir des projets à faible émission de carbone en Chine. Il y en a aussi qui font passer le message et participent à la création de campus zéro carbone, encourageant de plus en plus d’étudiants et d’enseignants à mieux en comprendre les enjeux. Je remarque aussi que davantage de gens s’intéressent au changement climatique sur les réseaux sociaux. Beaucoup de jeunes de mon âge veulent discuter des questions liées à la neutralité carbone avec moi. Je suis vraiment content de voir leur passion et j’apprends beaucoup auprès d’eux.
Il ne sera pas facile d’atteindre l’objectif zéro carbone, qu’il s’agisse de la Chine, de l’Europe ou des États-Unis, car la croissance économique doit reposer sur l’énergie décarbonée, des modes de consommation durables et la protection de la nature. Des réformes profondes sont nécessaires dans tous les domaines et il faut mobiliser tout le monde pour que chacun y participe. Il faut également étendre la coopération dans les technologies, les investissements et la recherche scientifique au niveau mondial, national et régional. Les crises énergétiques en Chine et en Europe m’ont permis de réaliser que la transition vers la décarbonation doit progresser de manière régulière, et qu’il faut prendre en considération les catégories le plus vulnérables pour éviter qu’elles ne subissent les chocs causés par cette transition, et défendre la justice climatique et environnementale.
À l’heure actuelle, le monde se trouve à un carrefour historique. Nous, les jeunes, avons l’obligation d’assumer la mission de promouvoir la décarbonisation et en avons les compétences. Comme le dit la déclaration : « En cet instant précis, en prenant un nouveau départ, nous avons une vision commune pour créer un avenir zéro carbone. Pour cette raison, nous contribuerons avec les forces qui sont les nôtres ! » J’espère travailler avec les autres jeunes pour concrétiser l’objectif zéro carbone !
XIE CANYANG • étudiant en master de la Faculté de l’environnement de l’Université Tsinghua