«Nous devons commencer à agir dès aujourd’hui pour remédier au changement climatique, aux habitats détruits et à l’extinction des espèces ! » Du 11 au 22 novembre 2024, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) s’est tenue en Azerbaïdjan. En marge de la conférence s’est déroulée la rencontre « Solutions chinoises pour promouvoir l’action publique en faveur du climat », et en tant qu’un participant de la conférence et le seul observateur mineur chinois d’une ONG de l’environnement, j’ai prononcé un discours intitulé « Moi, Beijing, et l’action climatique ».
Gao Shiqing prend la parole en marge de la COP29 pour « Les solutions de la Chine pour promouvoir l’action publique pour le climat ».
J’ai 15 ans, je suis lycéen à l’Académie Keystone de Beijing, gardien de l’environnement de la Fédération chinoise de protection de l’environnement, et bénévole de l’Alliance féline, une organisation de protection des félins. L’histoire de mon implication dans la conservation de la faune a commencé avec le projet « Ramener chez elle la panthère de Chine du Nord ».
À la recherche de la panthère de Chine du Nord
La panthère de Chine du Nord est communément appelée « panthère dorée ». Peu de gens savent que son habitat d’origine se trouve dans les montagnes à l’ouest et au nord de Beijing. Vers 2005, elle avait disparu en raison de la destruction de son habitat. Beijing avait perdu son animal fétiche. En 2017, l’Alliance féline a enquêté sur la biodiversité dans les montagnes de la Chine du Nord et évalué le potentiel de restauration de la population de panthères de Chine du Nord à Beijing. Il ne s’agissait pas de les lâcher dans les montagnes et les forêts de Beijing, mais plutôt d’évaluer la chaîne alimentaire dans les zones montagneuses de Beijing, la continuité du corridor écologique dans les monts Taihang, d’éliminer la chasse et de permettre à la population de s’étendre naturellement dans son habitat d’origine. En 2018, à l’âge de 9 ans, j’ai commencé à participer à ce projet en tant que bénévole. Je me suis mis sur les traces de la panthère pour voir comment elle pouvait réintégrer son habitat d’origine.
Gao Shiqing sur les traces de la panthère de Chine du Nord dans les montagnes de Beijing
Pour trouver des panthères, il faut d’abord pouvoir situer la population la plus proche de Beijing. En 2016, une population stable d’environ 40 individus a été détectée dans le bourg de Mafang, située dans le district de Heshun (Shanxi), à 400 km de Beijing. C’était celle qui se trouvait le plus à proximité. En 2020, je suis allé dans la réserve naturelle de Tuoliang (Hebei), à 300 km à vol d’oiseau de Beijing, où une panthère avait été aperçue alors que l’espèce avait disparu de la zone depuis longtemps. La nouvelle avait été rapportée aux Nations Unies lors de la COP15. On m’avait alors appelé « le jeune chasseur chinois de panthères ». En 2023, un individu a été découvert à Chengnanzhuang, dans le district de Fuping, à Baoding (Hebei) à 200 km de Beijing. La panthère se rapprochait donc, et je suivais son trajet, mais malheureusement, aucune trace dans les zones montagneuses autour de Beijing. En 2024, j’ai parcouru les monts Taihang et Yanshan, en vain.
En attendant le retour de la panthère de Chine du Nord
Je participe à l’enquête en installant des caméras infrarouges dans les montagnes et en analysant les résultats, en prenant des photos de la faune sauvage, et en enregistrant la fréquence des prises de vue. Mes points d’observation à Beijing sont situés près du Grand Canyon de Baihe dans l’arrondissement de Yanqing et dans la zone montagneuse du bourg de Changshaoying dans l’arrondissement de Huairou. Le premier est proche des montagnes et des rivières et présente la diversité écologique d’une zone montagneuse de type vertical ; le second, à l’inverse, est une zone forestière mixte avec des conifères et des feuillus, de type horizontal.
Panthère de Chine du Nord
Le Grand Canyon de Baihe était à l’origine l’habitat de l’ocelot. Ses déjections sont visibles partout sur les collines et la population est florissante. Il y a dix ans, il était pourtant très rare d’en rencontrer.
La zone montagneuse Changshaoying est le seul site de la banlieue de Beijing que l’on peut qualifier de forêt vierge. J’y ai photographié de nombreux animaux sauvages de taille moyenne, comme des blaireaux, des chevreuils, des gorals, des sangliers, ainsi que le renard roux, un carnivore de taille moyenne disparu depuis plus de 20 ans à Beijing. L’augmentation du nombre de ces animaux de grande taille dans les forêts des montagnes de Beijing assure des réserves alimentaires suffisantes pour que la panthère de Chine du Nord puisse y retrouver son habitat.
Au cours de ces six dernières années, j’ai le sentiment que l’amélioration de l’environnement dans les zones montagneuses de Beijing a progressivement enrichi tous les maillons de la chaîne alimentaire de la panthère de Chine du Nord, mais personne ne sait quand elle y reviendra. Ce que nous pouvons faire, c’est adopter des comportements verts et sobres en carbone, restaurer les écosystèmes, et attendre patiemment.
Semer les graines de l’espoir
Quand la panthère de Chine du Nord reviendra-t-elle à Beijing ? Ce n’est pas la question la plus importante. Ce qui compte, ce sont nos actions pour protéger les écosystèmes. Riches en biodiversité, ils sont des alliés sans précédent de l’humanité pour atténuer le changement climatique et s’y adapter. Notre plan d’action consiste à assurer la conservation de la biodiversité et à réduire l’impact du changement climatique en se basant sur la force de la nature.
Face au changement climatique, les animaux contraints de quitter leur habitat et les espèces menacées ont besoin que nous agissions aujourd’hui.
Cette année, la COP29 a réuni entre 50 000 et 60 000 participants du monde entier, qui sont autant de graines qui reviendront dans leur propre pays pour prendre racine et germer, et assurer ainsi la protection écologique et le développement vert et sobre en carbone.
*GAO SHIQING est lycéen à l’Académie Keystone de Beijing