Le 23 juin 2020, une ouvrière agricole travaille dans une serre du Parc industriel d’agriculture écologique et biologique du village de Gaofeng, dans le district autonome de Yanhe à Tongren (Guizhou).
Le 23 novembre 2020, la province sud-ouest du Guizhou a annoncé que tous les districts pauvres étaient désormais sortis de leur condition. La pauvreté rurale a été éliminée dans la totalité des 832 districts pauvres de Chine. Pour la première fois dans l’histoire plurimillénaire de son développement, la nation chinoise a éliminé globalement l’extrême pauvreté dans les zones rurales.
Pour que cette sortie de la pauvreté soit définitive, la Chine ne va pas relâcher ses efforts. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de responsabilités ». Le sens des responsabilités ne doit pas faiblir. Il y a même lieu de renforcer le système de responsabilités applicable aux hauts dirigeants du Parti et du gouvernement. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de politiques préférentielles ». Les principales politiques de lutte contre la pauvreté doivent se poursuivre. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins d’aides ». Il est important que les équipes de travail dans les villages pauvres restent sur place. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de surveillance ». La tâche prioritaire est d’éviter coûte que coûte la réapparition de la pauvreté.
Garanties institutionnelles empêchant le retour de la pauvreté
Le régime politique stable et les mécanismes efficaces de réduction de la pauvreté de la Chine sont des gages qui permettront à la pauvreté de ne pas refaire surface.
D’abord, en assurant la continuité des politiques de réduction de la pauvreté. Les districts défavorisés, une fois débarrassés de la pauvreté, ne doivent pas ménager leurs efforts au cours de la période de transition afin de garantir une certaine stabilité des mesures. Il faut mettre en œuvre des politiques différenciées et constituer des dossiers permettant de suivre et gérer la précarité. Pour les groupes spéciaux (personnes âgées, malades ou en situation de handicap), la protection sociale est la ligne de défense essentielle dans la bataille face à la pauvreté.
Ensuite, en mettant en place des mécanismes de surveillance, d’alerte et d’assistance immédiate en cas de résurgence de la pauvreté. Il faut surveiller les facteurs clés pouvant conduire à la pauvreté ou au retour à la pauvreté, comme la maladie, le manque d’instruction, les catastrophes naturelles, les incidents majeurs, sans oublier l’impact du COVID-19. Il faut tout particulièrement prêter attention aux personnes tirées de la pauvreté mais qui peuvent y retomber, et aux populations précaires dans les régions reculées, puis les classer suivant leurs profils. Des politiques ciblées doivent être appliquées afin d’augmenter les salaires dans le secteur industriel, de stimuler les forces endogènes des individus, d’assurer la protection sociale et de soutenir les crédits de financement.
Enfin, en maintenant et en perfectionnant les mécanismes d’assistance mobilisant toutes les couches de la société. Depuis 2013, la Chine a adopté divers mécanismes dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, notamment la collaboration des régions Est-Ouest du pays, le soutien mutuel par binômes et participation des forces sociales à cette œuvre. Toutes les ressources sont mobilisées pour venir en aide aux démunis, ce qui a jeté une base solide au raccordement entre la consolidation et l’élargissement des résultats obtenus dans la lutte contre la pauvreté avec la revitalisation du milieu rural. Cette mobilisation de l’ensemble de la société se poursuivra et progressera dans la prochaine étape avec le nouveau plan quinquennal. Dans le même temps, la Chine a formé des équipes professionnelles en première ligne chargées des tâches liées à la sortie de la pauvreté, apportant un solide soutien aux talents.
Le 14 novembre 2019, Liu Junfeng (c.) et l’équipe de lutte contre la pauvreté rendent visite aux ménages pauvres au village de Dongbao, relevant du district de Xiajiang, à Ji’an (Jiangxi).
Moyens fondamentaux pour éliminer durablement la pauvreté
Il est urgent de redynamiser l’industrie pour que les personnes pauvres soient intégrées aux chaînes industrielles et qu’elles partagent les fruits du développement industriel. Leur capacité à s’extraire elles-mêmes de la pauvreté sera ainsi renforcée. En développant l’aide à l’emploi, tous ceux en capacité de travailler se verront offrir une chance de démontrer leur potentiel. Il s’agit d’une garantie pour parvenir à éradiquer définitivement la pauvreté et empêcher la population dans les régions isolées de sombrer dans l’indigence.
D’abord, en encourageant le développement intégré des industries et en renforçant le mécanisme de mise en commun des intérêts. Pour accroître un peu plus rôle moteur du secteur industriel, il doit reposer sur un nouveau type d’entité de marché agricole caractérisé par une forte compétitivité, un niveau technologique assez avancé ainsi qu’une volonté et une capacité plus marquées d’aller de l’avant. Déterminer les secteurs porteurs constitue une étape clé. Selon le principe des « mesures ciblées », impliquant que celles-ci soient adaptées aux conditions locales et aux populations concernées, les zones démunies incitent les agriculteurs à développer les filières du terroir tout en adoptant des modèles comme « tourisme + » et « écologie + ». Elles promeuvent l’intégration profonde des diverses industries (agriculture et sylviculture avec le tourisme, l’éducation, la culture, la santé), afin d’atténuer les hauts risques que suscite un modèle de production à chaîne unique.
Ensuite, en élargissant les canaux de recrutement et en consolidant les services liés à l’emploi. Il faut développer le secteur industriel pour créer des emplois, en donnant la priorité aux travailleurs pauvres. Il faut procéder au transfert de la main-d’œuvre et améliorer la répartition du travail en fournissant des emplois dans le district, la ville, la province ou bien à l’extérieur de la province. Il y a lieu de mettre en œuvre des garanties politiques d’accès à l’emploi au profit des travailleurs pauvres admissibles pour leur fournir la sécurité de l’emploi via des contrats aidés. Pour les zones de réinstallation des populations pauvres, il faut assurer une assistance et un suivi irréprochables de façon à les aider à fonder leur entreprise ou à décrocher un emploi, et ainsi démarrer une nouvelle vie prospère dans leur nouveau lieu de résidence. Il est urgent d’améliorer la gamme des services autour de l’emploi afin de mettre à la disposition des personnes pauvres des informations et plateformes connexes.
Enfin, en organisant des formations professionnelles pour accroître l’employabilité des personnes démunies. Il faut donner à tous ceux désireux de se former et aptes au travail la possibilité de suivre une formation pour apprendre des compétences professionnelles. Il faut proposer un choix de formations plus ciblées (à la demande ou spécialisées), pour que chaque formation débouche sur un emploi. Il convient de revoir les critères de subventionnement des formations, et d’encourager les diverses localités à mener des formations selon une approche typique des projets.
Le 10 juin 2020, à la base de brocart Tujia de Guiyaomei, dans le district de Wulingyuan, à Zhangjiajie (Hunan), une employée présente les produits lors d’une séance de streaming commercial.
Maintien des investissements dédiés à la réduction de la pauvreté
Il faut continuer à promouvoir le développement des zones sorties de la pauvreté en établissant des mécanismes d’aides et en maintenant la stabilité globale des investissements financiers.
Primo, en maintenant la stabilité globale des investissements dirigés vers la réduction de la pauvreté. Depuis 2016, pendant quatre années consécutives, la Chine a augmenté de 20 milliards de yuans par an le budget du gouvernement central consacré à la lutte contre la pauvreté. En 2019, le gouvernement central a alloué 126,1 milliards de yuans et en 2020, cet investissement s’établira aux alentours de 146 milliards de yuans. À cette somme s’ajoutent les coopérations locales et la collaboration Est-Ouest pour la lutte contre la pauvreté, sans oublier les investissements effectués dans les domaines industriels et sociaux. Cela a joué un rôle majeur dans la victoire face à la pauvreté et dans l’édification d’une société de moyenne aisance à tous égards.
Secundo, en utilisant les produits financiers à des fins d’investissement. En exploitant les mécanismes du marché et en identifiant les projets industriels emblématiques, il faut que les fonds à caractère social soient investis dans les zones défavorisées au moyen de divers produits financiers (fonds de lutte contre la pauvreté via l’industrie, prêts accordés aux personnes extrêmement pauvres et micro-crédits personnels).
Tertio, en perfectionnant les mécanismes d’assistance et le système de couverture sociale en milieu rural. Les mécanismes d’aide sociale visent à répondre aux situations d’urgence et à assurer une ligne de défense essentielle. Ils peuvent garantir efficacement les moyens d’existence de base des personnes en difficulté financière dans les zones rurales. Pour raccorder efficacement la consolidation et l’expansion des résultats obtenus à travers la lutte contre la pauvreté et la revitalisation du milieu rural, il faut parfaire les mécanismes d’assistance et le système de couverture sociale.
Quarto, en cultivant les capacités de développement des populations pauvres. Il faut soutenir un groupe de districts stratégiques pour la revitalisation rurale dans l’Ouest tout en consolidant les résultats déjà obtenus et leurs capacités intrinsèques à se développer. L’aide aux démunis commence par l’éducation. Ils doivent avoir non seulement la volonté de se débarrasser de la pauvreté, mais aussi la capacité de le faire. D’une part, ils doivent accroître leur capacité de développement par l’intermédiaire d’une formation professionnelle visant à renforcer leur niveau d’instruction et leurs compétences professionnelles existantes. D’autre part, il faut enrayer le phénomène de transmission intergénérationnelle de la pauvreté.
TAN WEIPING • directeur général adjoint du Centre international de la réduction de la pauvreté de Chine